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Vera Braun (1902-1997), née à Budapest et morte à Saint-Maurice-de-Lignon a laissé derrière elle une riche collection de peintures, gravures, dessins. Une partie a été sélectionnée et fait l’objet d’une première exposition exceptionnelle à la mairie de Saint-Maurice, à l’heureuse initiative des Amis de Maubourg.

Elle a quitté sa Hongrie natale pour Vienne, puis l’Allemagne et enfin la France en 1928. Inspirée par les différents courants culturels de son époque, elle a su faire évoluer ses techniques, d’abord avec un dessin simple et tendu, puis avec des illustrations d’éditions pour la jeunesse sous l’Occupation en prenant le nom de Victorine Leblond (elle était juive), enfin et surtout dans l’abstraction lyrique dans la France d’après-guerre.

Dans la sphère de Fernand Léger, André Lhote…

Formée à la peinture, la gravure, à la création de décors et costumes pour le théâtre dont elle assurait aussi la mise en scène, c’est sous l’influence de Fernand Léger et André Lhote qu’elle s’est adonnée principalement à la peinture. En marge de sa vie professionnelle elle partage son existence dans une relation intime avec Eugène Dabit, auteur du roman « Hôtel du Nord » dont s’inspirera Marcel Carné pour la réalisation du film éponyme.

Une mécène suisse en guise d’ange gardien

Au début des années 70, elle s’installe à « Maubourg » à Saint-Maurice-de-Lignon grâce à une riche héritière suisse, sa mécène qui l’accompagnera jusqu’au bout quand elle rejoindra l’Ehpad de Saint-Maurice (l’établissement conserve d’ailleurs quelques-unes de ses créations). Vera échange beaucoup de ses œuvres contre des services et vit simplement dans un corps de ferme qui est devenu aujourd’hui un gîte touristique « L’Atelier du peintre ».

Un fonds à valoriser

Après sa mort, le fonds a été légué aux Petits Frères des pauvres puis 150 tableaux ont été remis aux Amis de Maubourg qui les ont précieusement conservés. Les œuvres les plus intéressantes, une quarantaine, ont été restaurées et encadrées. Dix-huit sont présentées à partir de ce premier week-end de juillet grâce à une exposition dont le commissaire est Christian Bernard, créateur et directeur du Musée d’Art de Genève.

Samedi, pour le vernissage, à 10 heures, la chercheuse Inès Da Cunha sera présente. Elle vient d’achever un mémoire « époustouflant » sur la vie de Vera Braun selon Christian Bernard.

Des conservateurs sont invités, l’objectif est de confier à des musées des toiles de l’artiste pour permettre de protéger l’œuvre et plus largement de la rendre accessible au public.

Jusqu’au 30 août

Exposition visible du 8 juillet au 30 août, aux horaires d’ouverture de la mairie, ainsi que trois samedis après-midi, les 19 juillet, 2 et 16 août. Entrée libre