Parti à la retraite en mai dernier, Jean Blaise, fondateur du festival d’art urbain « Le Voyage à Nantes » (Loire-Atlantique), a conçu cette 14e saison en la plaçant sous le signe de l’étrangeté. « De fait, la ville orchestre une cacophonie hétérogène d’éléments qui emmène le flâneur, pour peu qu’il y prête attention, sur des chemins inattendus », rappelle Sophie Lévy, qui lui a succédé comme directrice général de la SPL du Voyage à Nantes. Concoctées par des artistes de renom, les surprises sont nombreuses le long de la ligne verte qui réunit les œuvres de chaque édition, celles des saisons précédentes devenues pérennes, ainsi que les musées et monuments nantais.

Ainsi, place du Maréchal-Foch, Iván Argote a fait disparaître la statue de Louis XVI pour la remplacer par une figure anonyme sur la colonne, défiant toute logique gravitationnelle. Place Graslin, Prune Nourry a installé une sculpture de 17 m de long représentant une partie du corps d’une femme enceinte allongée. Dans le parc de Procé, l’artiste bricoleur Laurent Tixador a réalisé, avec les étudiants de l’Ensa Nantes et de l’Ecole des beaux-arts de Nantes – Saint-Nazaire, une façade d’un tramway avec des déchets de bois provenant des élagages et des tempêtes récentes (photo). Enfin, place Royale, Willem de Haan a remplacé les statues allégoriques du XIXe siècle de la fontaine par des figures très réalistes de Nantais d’aujourd’hui.

Dans toute la ville. Jusqu’au 31 août.