La production industrielle est repartie à la hausse en mai en Espagne, un mois après une nette chute en avril, notamment grâce au dynamisme de l’activité dans le secteur de l’énergie, selon des résultats publiés vendredi par l’Institut national de la statistique (INE).

D’après les données corrigées des variations saisonnières et calendaires de l’INE, la production industrielle espagnole a augmenté de 0,6% sur un mois, après un recul de 0,7% en avril.

Ce rebond s’explique notamment par une hausse de l’activité dans le secteur de l’énergie (+2,1%), qui avait justement été marqué par une nette baisse le mois précédent.

Sur un an, la production industrielle espagnole s’affiche en hausse de 1,7%, grâce notamment aux bons résultats de l’énergie (+2,2%), encore, et des biens de consommation non durable (+2,5%). En avril, cette variation annuelle était de +0,6% seulement.

Cette dynamique survient dans un contexte porteur pour l’économie espagnole, largement tournée vers les services mais qui dispose de puissantes filières industrielles, notamment dans l’énergie.

Selon l’INE, le produit intérieur brut (PIB) espagnol a ainsi progressé de 0,6% au premier trimestre, après avoir déjà grimpé de 3,2% en 2024 – soit un rythme 4,5 fois supérieur à celui de la zone euro (0,7%).

Sur l’ensemble de 2025, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez s’attend à 2,6% de croissance.

Repli de 1,4% en Allemagne, très dépendante des Etats-Unis

Les commandes industrielles en Allemagne ont de nouveau marqué le pas en mai, confirmant la fragilité de l’industrie allemande dans un climat commercial mondial qui reste incertain, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

Cet indice clef pour le secteur manufacturier, pilier de l’économie allemande, a baissé de 1,4% sur un mois, après trois mois d’affilée en hausse, d’après l’office statistique Destatis.

Les analystes de Factset tablaient sur une baisse plus modérée, de 0,55% en mai.

«Dernièrement, les chiffres de l’industrie ont été plutôt encourageants», témoignant d’une stabilisation de la conjoncture allemande sortant de deux années de récession, de sorte qu’ «un recul ponctuel (en mai) reste supportable», relativise Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

Les commandes intérieures ont reculé de près de 8%, tandis que celles hors zone euro ont progressé de 9%, détaille Destatis, le tout avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump pour imposer une hausse substantielle des droits de douane sur les importations européennes.

«Au-dessus de tout cela, plane toujours l’épée de Damoclès de la politique douanière des États-Unis», ajoute M.Niklasch.

Faute d’accord dans cinq jours, le président américain menace de doubler à 20 % le taux par défaut sur les importations européennes, voire de les porter à 50 %, comme il l’a déjà annoncé en mai.

L’Allemagne serait la première touchée par une escalade douanière, car son industrie dépend fortement des exportations vers les États-Unis, notamment dans les secteurs automobile, chimique, pharmaceutique, sidérurgique et des machines-outils.

En comparaison trimestrielle, plus stable, les entrées de commandes de mars à mai 2025 étaient supérieures de 2,1 % à celles des trois mois précédents, selon Destatis.

Sur un an, les commandes industrielles allemandes ont progressé de 5,3%.

Baisse de la production industrielle de 0,5% en France

La production industrielle en France s’est repliée de 0,5% en mai par rapport à avril, en raison notamment d’une moindre production de certains produits industriels dans la métallurgie, la chimie ou la pharmacie, a indiqué l’Insee vendredi.

La production manufacturière s’est également inscrite en baisse de 1%, pénalisée notamment par les industries extractives, énergie, eau, mais également les équipements électroniques. La production diminue également dans l’industrie agroalimentaire, la cokéfaction et le raffinage, mais plus modérément, a précisé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

En mai, la production a diminué de 1,4% dans la fabrication de produits industriels dans la métallurgie, la chimie et la pharmacie, et la baisse est plus modérée (-0,6%) pour les industries agroalimentaires. La cokéfaction et le raffinage sont aussi en baisse de 6,1% ainsi que la fabrication de biens d’équipements électriques et informatiques, en baisse de 0,8%.

A l’inverse, la production repart à la hausse dans les industries extractives, l’énergie et l’eau (+2%) et dans la fabrication de matériels de transports (+0,9%).

Sur un mois, la production a baissé dans le secteur de la construction après une baisse déjà observée au mois d’avril, affectant les travaux de construction spécialisés (-0,3%), le génie civil (-1,1%), et la construction de bâtiments (-1,2%). En cumulé sur les trois derniers mois, elle est inférieur de 3,8% à celle des mêmes mois un an plus tôt, précise l’Insee.

Entre mars et mai 2025, la production cumulée est inférieure à celle des trois mêmes mois l’année précédente dans l’industrie manufacturière (-0,4%), comme dans l’ensemble de l’industrie (-0,8%), indique l’Insee.

Ainsi, la production diminue sur cette période dans les industries extractives (-2,7%), dans la fabrication de biens d’équipement électriques, électroniques et informatiques (-1,9%) et dans la cokéfaction et le raffinage (-0,6%). En revanche, la production augmente dans la fabrication de matériels de transports (+2,9%). (awp/afp)