L’histoire de la semaine
Jeanne Barseghian candidate à sa réélection. Fini les grises mines des lundis de conseil, quand il faut annoncer qu’on lourde un adjoint. Exit, pour un temps, les regards noirs et les colères froides en direction de l’opposition. Ce jeudi 3 juillet au soir, sur la photo, elle rayonne, sourire aux lèvres. C’est officiel : Jeanne Barseghian visera un second mandat en mars 2026. La maire écologiste l’a annoncé au Tigre, au terme d’une réunion-bilan de la majorité sortante. « Cet élan, il nous faut continuer de l’amplifier », a-t-elle lancé, tout en martelant que « le temps de la campagne n’est pas encore venu ». Manière de rester concentrée sur son mandat jusqu’au bout.
À 44 ans, élue en 2020 grâce à une large alliance (EELV, communistes, Place publique, Génération. s, s’Linke Elsass), a peut-être précipité son annonce du fait de la canicule et de la perspective des universités d’été des Écologistes à Strasbourg fin août. Car depuis 2019 et ses étés brûlants, « adapter la ville au réchauffement climatique » reste son marqueur.
La campagne sera tendue. LFI prépare l’échéance (mais peut-être pas une liste), les socialistes promettent une candidature autonome menée par Catherine Trautmann. À droite, Jean-Philippe Vetter (LR) est déjà dans les starting-blocks, Virginie Joron pressentie pour le RN. Et au centre, Horizons, MoDem et Renaissance travaillent à une union (ou pas).
Bref, le jeu des alliances décidera de beaucoup. Barseghian n’a fait que placer son pion, mais à un moment stratégique – ceux qui dans la majorité seraient tentés d’aller voir ailleurs le feront en connaissance de cause. La vraie partie commence plus tard.
La citation de la semaine
« L’Arche de l’Orangerie » (sans Noé)
Ne l’appelez plus jamais « zoo » : l’ancien parc animalier de l’Orangerie s’appellera désormais « L’Arche de l’Orangerie » , nom choisi par 1 125 votants sur 1 721. Jeanne Barseghian a dévoilé cette nouvelle identité jeudi, dans la cour rebaptisée Micado.
Pas question de référence biblique – même si, en fait, tout le monde pense à Noé, vu qu’il est question d’animaux, mais passons –, mais d’un « appel à construire des ponts » entre ville et nature, humains et animaux.
Les futurs pensionnaires ? Six poules, six lapins, six rats, six cochons d’Inde et quatre cochons nains rescapés de labos, dans une mini-ferme réaménagée à l’automne. Le mur sera surélevé, des cheminements pour porcs tracés, un nouveau poulailler sortira de terre.
Et pendant qu’on attend le futur centre de soins pour la faune, la LPO et les assos locales continueront d’animer l’endroit avec stages et ciné en plein air. Prochain rendez-vous : Vivant de Yann Arthus-Bertrand, le 18 juillet, pour une séance en plein air – l’horaire viendra plus tard.
L’autre histoire de la semaine
La forêt de la place du Château : Playmobil® le jour, féerie la nuit
Depuis quelques jours, la place du Château s’est peuplée d’arbres en kit signés Eventeam. Six troncs de bois verni surmontés d’un feuillage en alu, que certains comparent à des jouets Playmobil® ou à des Lego®. Certains conjurent le spectre de Nemeton, installation écroulée en 2023 , mais en plus sage : canopée basse, structure légère, peu de risque de voir le tout s’effondrer.
De jour, on annonce des « grands rendez-vous » pour investir cet espace : yoga, clubbing, ateliers, concerts… mais il fera chaud sous ces frêles frondaisons.
La magie opérera surtout à la nuit tombée. Mais attention le spectacle sonore et lumineux quotidien n’a lieu qu’une fois, de 22 h 13 à 22 h 18. On passe ensuite aux projections place de la Cathédrale jusqu’à minuit avec la mise en lumière signée Daniel Knipper. Cinq minutes de show qu’il ne faudra donc pas rater, sous peine de rentrer se coucher avec la musique dans la tête et rien à mettre sur Instagram.
La magistrale façade de l’artiste Noémie Chust, rue de Molsheim. Photo Laurent Réa
L’image de la semaine
Notre devise fait le mur
Sur la façade du 37, rue de Molsheim, la fresque « La Passerelle » de Noémie Chust rend un hommage surréaliste à la devise républicaine. Inspirée du cadavre exquis, l’œuvre commandée par Vivialys et la HEAR mêle deux oiseaux qui s’embrassent (paix et égalité), un entrelacs de mains (fraternité) et des jambes en mouvement d’où jaillit l’espoir.
Un souffle coloré qui veut « apporter de la lumière en hiver » et rappeler que le vivre-ensemble se fabrique autant dans l’art que dans l’urne. On adorait la fresque précédente, mais on a aussi un gros coup de cœur pour celle-ci. C’est un sans-faute cette façade.
Le chiffre de la semaine
À question complexe, vote complexe. On est allé un peu vite en besogne la semaine dernière au sujet du vote sur le jumelage avec le camp d’Aida. Nous donnons donc ici le vote complet. Le jumelage avec ce camp de réfugiés palestiniens a été adopté avec 48 pour, la majorité, 10 contre, Rebecca Breitman (MoDem), Pierre Jakubowicz (Horizons), Pascal Mangin (LR), Dominique Mastelli (PS), Jean-Philippe Maurer (LR), Isabelle Meyer, Anne-Pernelle Richardot (PS), Gabrielle Rosner-Bloch (UDC), Elsa Schalck (LR) Jean-Philippe Vetter (LR) et 5 abstentions, Caroline Barrière (PS), Céline Geissmann (PS), Christel Kohler (Renaissance), Nicolas Matt (Renaissance), Catherine Trautmann (PS).