À Narbonne-Plage, Neptune dans le vent, statue en marbre de 9 tonnes et de 4,30 mètres, remplacera Hercule sous le vent d’ici un semestre. En attendant, place à la cérémonie d’inauguration de l’embellissement du cœur de la station.

« Fille de Rome » ou « Seconde Rome », peu importe son qualificatif, Narbonne protège dans ses musées les stigmates d’une histoire gauloise. Depuis sa fondation en 118 avant Jésus-Christ, elle devait témoigner, de la terre à la mer, de sa position singulière. C’est ce pan, cet espace qui rend fiers ses héritiers que la Ville a matérialisés. Ce choix, défendu par Bertrand Malquier, maire, est le fruit d’une réflexion : « On a décidé de commander à un artiste phare de la scène française et internationale, à un plasticien reconnu pour sa relecture contemporaine de l’antique, une œuvre qui mélangerait l’histoire de Narbonne avec Narbonne-Plage. » Rapidement, avec aussi l’envie « de rendre la culture accessible sur notre littoral », la collaboration avec Léo Caillard est évidente. Quadragénaire confirmé, il excelle dans l’exploration de notre rapport au temps, à l’histoire et à l’identité personnelle. Les négociations sont âpres. Le budget maximum est défini : 150 000 euros HT. L’accord est trouvé. L’œuvre, toutefois, reste inachevée.

Samedi 5 juillet, sur les Terrasses de la Mer, la cérémonie d’inauguration de l’embellissement du cœur de Narbonne-Plage a bien eu ses discours, ses animations, son vin d’honneur et son bal Musette’n’roll avec les Red hot Chili Guinguette, mais pas la commande. Bertrand Malquier s’excusait : « C’est un artiste et ça prend du temps. Il s’agit d’un buste en marbre de Carrare qui fait 2,30 mètres et sera disposé sur un socle de 2 m également en marbre. Le titre de l’œuvre sera ‘Neptune sous le vent’. Compte tenu des délais de réalisation, Léo Caillard nous a prêté un buste avec une lecture assez proche puisqu’il s’agit de ‘Hercule in the wind’. » Il s’agit non pas de la monumentale réalisation ayant rejoint l’an dernier la plus grande collection à ciel ouvert d’Europe, à Paris La Défense, aux côtés de créations emblématiques comme l’Araignée Rouge de Calder et les Personnages Fantastiques de Miró, mais un plus petit modèle qui était à Courchevel. Quand même.

Mais Neptune sera plus grand, plus fort, plus beau qu’Hercule, lui qui n’affiche que près de 2 mètres en résine marbrée. Encore plus impressionnant : hors socle, le protecteur des pêcheurs et bateliers pèsera 9 tonnes, contre seulement une demi-tonne pour le fils de Zeus. La livraison pourrait intervenir début 2026. « C’est la signature, c’est un point fort d’identité du nouveau visage de Narbonne-Plage. Ce jeu des dieux entre terre et mer permettra de patienter jusqu’au dévoilement de la signature unique de Neptune sous le vent », donnait comme prochain rendez-vous Bertrand Malquier. Quoi qu’il en soit, peu importe la protection divine, le vent reste la meilleure définition de la fille ou de la seconde Rome.