Par Le Figaro avec AFP

Publié
le 13 avril 2025 à 18h41,
mis à jour le 13 avril 2025 à 18h51

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Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits.

Le Français Laurent Vinatier, condamné à trois ans de prison en Russie pour ne pas s’être enregistré en tant qu’«agent de l’étranger», a été transféré vers une colonie pénitentiaire de transit en vue de purger sa peine, a annoncé jeudi sa famille à l’AFP. Selon un message transmis à l’AFP par sa famille, l’avocat de Laurent Vinatier les a informés que ce dernier a été transféré à Toula, à environ 200 kilomètres au Sud de Moscou, dans une colonie pénitentiaire de transit pour y effectuer une quarantaine de 15 jours.

Après cette période, il devrait être transféré vers un autre établissement encore inconnu pour y purger sa peine, selon lui. Les transferts pénitentiaires en Russie sont des procédures qui prennent souvent plusieurs semaines, les proches des condamnés pouvant rester tout ce temps sans nouvelles.

«C’est une inquiétude très importante pour nous. Auparavant, il était dans un centre provisoire à Moscou même. On savait où il était. Il recevait des visites du Consul et de son avocat. Maintenant, personne ne sait où il est. Les colonies pénitentiaires, en France, ça n’existe pas», a témoigné sa mère sur BFM TV. «On est en lien constant avec la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères. Ils ont été tout à fait surpris. Il faut sûrement donner plus de temps, mais ce qui nous inquiète, c’est qu’il a été condamné à la sanction la plus sévère alors qu’il avait plaidé coupable», a-t-elle aussi déclaré.

Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.

Les autorités russes accusent Laurent Vinatier, 48 ans, d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d’«agent de l’étranger» alors même qu’il collectait des «informations dans le domaine des activités militaires» pouvant être «utilisées contre la sécurité» de la Russie. Les autorités russes utilisent depuis des années le statut d’«agent de l’étranger» pour réprimer leurs détracteurs, mais c’est la première fois qu’un ressortissant étranger est incarcéré pour ce motif.

L’intéressé a reconnu les faits, mais plaidé l’ignorance. Il s’est également excusé, espérant l’indulgence de la justice. La France dénonce sa condamnation comme «arbitraire» et appelle à sa «libération immédiate». La Russie a été accusée dans le passé par les Occidentaux d’arrêter des ressortissants étrangers pour pouvoir ensuite les échanger contre des Russes détenus en Occident. Les relations entre Moscou et la France sont en outre glaciales, depuis que le Kremlin a déclenché il y a trois ans un assaut contre l’Ukraine.