Posted On 6 juillet 2025

L’inversion du calendrier des travaux de la piste cyclable Fontaine-Grenoble, reportant l’aménagement du cours Berriat après les élections, est une première victoire pour les habitants et commerçants mobilisés face aux problèmes du projet municipal. Désormais, le vote des Grenoblois permettra de changer la donne.

UNE INVERSION PROPOSÉE IL Y A UN AN PAR ALAIN CARIGNON

L’opposition avait là encore une longueur d’avance. Il y a un an, en juillet 2024, Alain Carignon proposait par amendement au Conseil Métropolitain d’inverser le calendrier des travaux. L’objectif était simple et démocratique : laisser les Grenoblois trancher par leur vote en mars 2026, le tronçon Berriat étant le plus contesté. Une proposition de bon sens pour permettre un débat apaisé et d’étudier les alternatives, ce que la majorité Piolle exècre évidemment par-dessus tout.

L’intervention d’Alain Carignon en conseil métropolitain en juillet 2024.

MISE EN SENS UNIQUE = REPORT DE CIRCULATION ET FERMETURE DE LA VILLE

Car les Verts/LFI ont pour objectif de profiter de la piste cyclable qui passera Cours Berriat (entre le pont ferroviaire et le Cours Jean Jaurès) pour mettre la rue en sens unique. Quand bien même le report de circulation se ferait dans les rues adjacentes qui comportent plusieurs établissements scolaires. Quand bien même ce serait une fermeture supplémentaire de la ville et donc un coup porté aux commerces qui souffrent déjà suffisamment.

LES VERTS/LFI VOULAIENT RENDRE IRRÉVERSIBLE AVANT LES ÉLECTIONS

La majorité métropolitaine, qui était de toute évidence soumise aux pressions et aux intérêts de l’équipe Piolle, avait balayé d’un revers de main l’amendement d’Alain Carignon. Car la municipalité Verts/LFI voulait à tout prix rendre son projet irréversible avant la fin du mandat. Le but était de placer les Grenoblois devant le fait accompli et de ne pas les laisser s’exprimer sur le sujet. Leur méthode habituelle du passage en force.

LE VOTE DES GRENOBLOIS AURA VALEUR DE RÉFÉRENDUM

Mais la métropole, en profitant du début de torpeur estival pour décider ce report, a désavoué la méthode Piolle. Avec le décalage du chantier du tronçon Berriat à fin 2026, c’est-à-dire après les élections municipales, les Grenoblois ont désormais le pouvoir de décider. Leur vote en mars prochain aura valeur de mini référendum pour l’avenir du cours Berriat car selon l’équipe élue à la mairie, qui sera aussi déterminante pour la composition du conseil métropolitain, c’est tout le projet qui pourra être revu.

LAURENCE RUFFIN : LE PASSAGE EN FORCE

Le choix aux élections de mars prochain est en effet très clair. Alain Carignon le rappelle dans un communiqué de presse envoyé avant-hier : « En cas de réélection de l’équipe sortante, avec la candidate Laurence Ruffin qu’Eric Piolle entend imposer pour mener la même politique, le Cours Berriat passera en sens unique ». C’est en effet l’objectif assumé des Piollistes, réaffirmé par la métropole qui s’empresse d’expliquer que la modification de calendrier ne change pas le projet prévu.

ALAIN CARIGNON : CONCILIER LES USAGES

Mais le résultat des élections peut aussi permettre un autre scénario : « Si les Grenoblois m’accordent leur confiance, je m’engage de mon côté à mettre en œuvre le projet que propose l’Union de Quartier, afin de concilier tous les modes de déplacements et éviter des reports de circulation dans les rues adjacentes et notamment devant les établissements scolaires ». Au moins c’est clair.

Le projet alternatif de l’Union de quartier Berriat qui permettrait de concilier tous les modes de déplacements et d’éviter une fermeture supplémentaire de Grenoble.
LES VERTS/LFI VEULENT ALLER PLUS LOIN

L’enjeu est d’autant plus important que les Piollistes ne se cachent pas de souhaiter une autoroute à vélo qui se prolongerait sur l’intégralité du Cours Berriat jusqu’au Pont du Drac, comme l’adjoint Gilles Namur (Verts) l’avait rappelé il y a tout juste un an. Projet que la métropole n’a pas entériné, vivement contesté par les commerçants, mais qui reste dans leurs cartons et que les Verts/LFI ne manqueront pas de ressortir si ils sont élus l’an prochain.

UNE VICTOIRE POUR LES COLLECTIFS 

Cette victoire est aussi celle des collectifs habitants-commerçants qui se mobilisent depuis des mois pour être entendus, encore très récemment avec une manifestation à succès devant le conseil municipal. Rue de Strasbourg, la mobilisation était parvenue à faire reculer la municipalité. C’est désormais le cas aussi pour le Cours Berriat avec ce calendrier décidé par Sylvain Laval, Vice-Président de la Métropole et Président du SMMAG.


Manifestation des habitants et commerçants Cours Berriat en mai dernier, organisées par les collectifs, avec notamment Jean-Noël Pusel, président de l’union de quartier Abbaye-Jouhaux, et Olivier Curto, président du collectif de défense des commerçants « Touche Pas à Mon Commerce ».

LES MUNICIPALES DÉTERMINANTES POUR DE NOMBREUX SECTEURS

Les élections seront déterminantes pour le Cours Berriat, pour la lubie des Verts/LFI de fermer la rue de Strasbourg, mais aussi pour de nombreux autres projets secteur par secteur : la deuxième tranche de travaux de l’avenue Jeanne d’Arc qui supprimerait des dizaines de places de stationnement, le projet de l’esplanade, celui de la place de Metz, de l’avenue Washington… Avec leur bulletin de vote les Grenoblois pourront décider de ce qu’ils souhaitent pour leur quartier.

DEUX VISIONS POUR GRENOBLE

Plus largement, en mars 2026, ils auront à choisir entre deux visions pour Grenoble. Celle d’un dogme punitif sous prétexte d’écologie alors qu’elle échoue même en la matière, qui dresse les usagers les uns contre les autres ; ou celle d’un aménagement urbain concerté, correspondant aux besoins et aux réalités du terrain, qui cherche à concilier les usages en écoutant les principaux concernés. La balle est dans le camp des Grenoblois.