Le réseau social X est à nouveau dans la tourmente. Vendredi 11 avril, l’autorité irlandaise de protection des données a annoncé l’ouverture d’une enquête officielle sur l’utilisation de données personnelles par la plateforme pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle, dont Grok, son IA développée en interne.

X UE RGPD ©Mac4Ever 2025

Des données certes publiques, mais personnelles

L’enquête porte spécifiquement sur l’utilisation de contenus accessibles publiquement sur X, notamment ceux publiés par des utilisateurs résidant au seine de l’Union européenne et l’Espace économique européen. Ces données, bien que visibles par tous, restent protégées par le Règlement général sur la protection des données (RGPD), ce qui impose un cadre strict à leur exploitation, notamment en matière de transparence et de finalité.

La DPC -en tant que régulateur compétent (le siège européen de X est en Irlande)- va donc examiner la légalité de cette collecte, ainsi que la transparence du traitement des données utilisées dans le développement des modèles d’IA du groupe.

Données personnelles : l’Union européenne ouvre une enquête contre X et son IA Grok

des engagements non tenus

En septembre dernier, X s’était engagé à ne plus utiliser les données personnelles des utilisateurs européens à des fins d’entraînement d’IA. Cette promesse avait permis à la plateforme d’éviter une procédure judiciaire déjà engagée par la DPC devant la Haute Cour irlandaise.

Mais selon les premières observations de l’autorité, le développement des IA de X aurait continué après le 1er août 2024, date de fin de la période concernée par l’accord initial. Un possible non-respect des engagements pris par la plateforme pourrait donc relancer un contentieux de grande ampleur entre l’UE et l’entreprise d’Elon Musk.

Données personnelles : l’Union européenne ouvre une enquête contre X et son IA Grok ©Mac4Ever 2025

Un dossier hautement politique

Au-delà des enjeux de confidentialité, cette enquête intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Bruxelles et Washington. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, n’a pas exclu des mesures de rétorsion économiques, voire la taxation des géants américains du numérique si les discussions actuelles échouaient.

Avec ce dossier, X rejoint la longue liste des entreprises américaines de la tech surveillées de près par l’UE, entre ambitions numériques européennes et exigence de souveraineté technologique. Bref, un nouvel épisode dans la bataille pour le contrôle des données à l’ère de l’intelligence artificielle.