L’incertitude sur son sort crispe ses proches. Lennart Monterlos, jeune Franco-Allemand de 18 ans originaire de Besançon (Doubs), qui faisait une randonnée à vélo en Iran, n’a plus donné de nouvelles à ses proches depuis le 16 juin. Une disparition jugée « inquiétante », a déclaré dimanche une source diplomatique française interrogée sur un avis de recherche posté sur les réseaux sociaux.

Lennart Monterlos, 18 ans, porté disparu en IranLennart Monterlos, 18 ans, porté disparu en Iran

À l’été 2024, tout juste diplômé de son baccalauréat Abibac (parcours binational franco-allemand) au lycée Ledoux, ce passionné de sport et d’escalade s’est lancé dans un projet fou : une escapade à vélo de 400 jours à travers l’Eurasie et 35 pays. Une césure avant de commencer ses études supérieures.

« J’aime beaucoup lire et voyager à travers les livres, et maintenant je souhaite voyager à travers le monde à vélo. Depuis le plus jeune âge je suis parti à vélo, en bivouac de plusieurs jours et parfois semaines », explique-t-il sur une plateforme de financement participatif.

« Il est plein de joie de vivre »

Contacté par Le Parisien, Nathan, l’un de ses amis, nous explique que ce projet concordait totalement avec les valeurs du jeune homme. « C’est quelqu’un d’extrêmement ouvert, de fondamentalement gentil et sans préjugés. Il est plein de joie de vivre, toujours prêt à faire rire les gens », décrit celui qui partageait notamment avec lui de nombreuses sorties escalades.

« Ce projet n’est pas seulement une quête personnelle, mais aussi une initiative humaine et solidaire. En traversant différents pays et cultures, je souhaite créer des liens authentiques avec les habitants, partager leurs histoires et promouvoir un mode de vie plus durable », explique Lennart sur son blog.

Un engagement assumé qui n’a pas empêché une certaine « appréhension » au moment du départ. « Je ne sais pas dans quoi je m’engage », confie-t-il. Parti de Besançon en août 2024, Lennart a depuis successivement traversé la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie.

Le 24 novembre dernier, il arrive à Salmas en Iran. En décembre, il découvre « émerveillé » Téhéran, « capitale Iranienne aux rues agitées », comme il le relate sur son blog de voyage. C’est à ce moment que Lennart évoque son mal du pays et son désir de rentrer en France pour les fêtes de Noël, notamment pour revoir sa famille, ses amis et sa petite amie.

« Mon cœur s’emballe, l’impatience se fait sentir et je m’imagine déjà les retrouvailles émouvantes », explique-t-il. Après une pause de plusieurs mois en France, il reprend son voyage le 24 mai dernier à Varzaneh, au centre de l’Iran. Il visite ensuite Yazd, Abarkuh puis Shiraz, le 3 juin dernier. C’est à partir de cette date que le jeune homme cesse de documenter son trajet sur le site permettant de suivre son parcours.

« On me disait que le risque était trop grand »

Le 12 juin, soit quatre jours avant sa disparition, le passionné de voyage expliquait sur son compte Instagram que son passage par l’Iran avait « fait l’objet de vifs débats » avec son entourage, qui l’avait mis en garde au moment de se rendre dans ce « pays dangereux ».

« On me disait que le risque était trop grand », poursuit le jeune bachelier, s’adressant aux quelque 800 followers qui suivent ses aventures. Reconnaissant que cette destination nécessitait « certaines précautions », il assure que « cela a été une très belle expérience jusque-là ». Sa vidéo met en valeur la météo ensoleillée, la culture, l’architecture et la nature du pays.

« Cette disparition est inquiétante. Nous sommes en lien avec la famille à ce sujet », a indiqué dimanche une source diplomatique française, en rappelant qu’il est recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran, Téhéran mettant en œuvre « une politique délibérée de prise d’otages occidentaux ».

Cette source n’était pas en mesure de dire si ce jeune Français fait partie des Européens récemment arrêtés en Iran, accusés d’espionnage pour Israël.