Vainqueurs de leur troisième match de préparation contre une équipe de Super Rugby, les Lions semblent toutefois encore en rodage. les « Tahs » ont révélé de nombreuses failles dans leur jeu…
Jusqu’ici, tout va bien. Trois matchs et autant de victoires pour les Lions britanniques et irlandais qui poursuivent leur tournée sur l’île-Continent. Après avoir vaincu la Western Force et les Reds, les Britanniques ont fini par gagner leur bras de fer contre les Waratahs de la Nouvelle-Galles-du-Sud. Mais que ce fut dur ! Malgré le fait que les Australiens étaient privés de six joueurs majeurs retenus avec les Wallabies et qu’ils ont été outrageusement dominés dans la possession (33 % !) et encore plus territorialement (26 % !), les Lions sont tombés sur un os. Car le terrain lourd et le ballon glissant a clairement nivelé les équipes, tandis que les Waratahs ont défendu comme si leurs vies en dépendaient. Résultat ? Dix turnovers en faveur des Tahs, quatorze fautes de main commises et douze pénalités concédées par les Rouges.
Voilà pourquoi, à l’issue de la rencontre, le sélectionneur Andy Farrell préférait faire contre mauvaise fortune bon cœur : « Nous sommes satisfaits de la victoire, il faut célébrer chaque victoire. Mais avec la quantité de territoire et de possession que nous avons eu, concéder autant de ballons perdus, de pertes de balle… Dire que nous avons laissé quelques essai en route sur le terrain est un doux euphémisme. Mais cela reste un bon apprentissage pour nous, un type de jeu différent, c’était serré et nous étions sous pression. »
Pollock blessé, Mitchell homme du match
Farrell n’a pas tort. Car après avoir disputé deux rencontres relativement débridées avec beaucoup de jeu au large, ses Lions ont livré un match digne d’un derby irlandais en plein hiver : « Les Waratahs ont joué dur en défense, avec une vitesse de montée de ligne vraiment impressionnante. Parfois, nous avons surjoué et avons commis la faute d’abandonner le jeu direct. Mais nous avons beaucoup appris. » L’enseignement majeur, c’est que les Lions britanniques manquent encore terriblement de précision, tant ils ont monopolisé la balle et occupé le camp adverse. L’autre, c’est qu’ils mettent du temps à entrer dans les mi-temps : « Nous n’avons pas démarré assez fort les deux périodes. Nous devons y remédier, nous devons également améliorer nos sorties de camp après avoir marqué des essais, nous devons être plus cliniques. »
Dans cette bouillie de rugby, certains joueurs ont néanmoins tiré leur épingle du jeu, à l’image du demi de mêlée anglais Alex Mitchell. Avec un total de neuf défenseurs battus, le joueur des Saints fut une menace permanente pour les Tahs et fut logiquement élu homme du match. La paire Tuipulotu-Jones a encore fait des étincelles tandis que Ben Earl, malgré quelques maladresses, a encore abattu un travail colossal ainsi que l’écossais Scott Cummings, titularisé au dernier moment pour compenser la blessure à un mollet du chambreur anglais Henry Pollock.