Commençons par enfoncer des portes ouvertes: oui, il fait plus chaud sur le littoral qu’en altitude. Pas besoin de contacter un météorologue pour se le faire confirmer.
Cependant, où fallait-il se cacher cette semaine dans le 06 pour trouver le plus de fraîcheur? Telle était la question qui a taraudé certains Azuréens, après une quinzaine de jours passés en vigilance canicule (jaune puis orange).
Tandis que le thermomètre s’affolait dans nos départements et encore davantage au-delà de nos « frontières », Météo-France nous a aiguillés pour éviter la fournaise.
Résultat: Isola était la commune la plus fraîche des Alpes-Maritimes durant la période du 30 juin au 4 juillet, avec des températures minimales relevées à 9°C en début de semaine (12°C à Saint-Étienne-de-Tinée, 13°C à Auron, honorables première et deuxième dauphines).
Un groupe de randonneurs profitant de la fraîcheur du col de la Lombarde à Isola 2000, le vendredi 3 juillet 2025. Photo Dylan Meiffret.
Un moment de répit
Sur la route, la litanie des pharmacies affichant les températures extérieures est édifiante: 35°C à la sortie de Nice, 31°C à mi-parcours, 25°C à Isola en plein soleil. Dix degrés d’écart, « ça vous gagne ».
D’autant que les réguliers orages de fins d’après-midi font souvent chuter la température d’un coup, avant de la laisser remonter tout doucement le lendemain matin.
Même si, en journée, on a donc atteint des maximales de 25°C dans le village de montagne connu pour sa station de ski placée quelques kilomètres plus haut, comparées aux nuits tropicales du bord de mer (avec un record de 27,8°C à Menton dans la nuit du 30 juin au 1er juillet), les minimales ont offert un moment de répit à quelques randonneurs et vacanciers locaux, en quête d’air et de paix.
Un constat partagé par Laurence et Olivier, un couple de sexagénaires du Cannet, venu s’exiler quelques jours. « On a la clim et une piscine à la maison, mais c’était trop… et ce n’est même plus la peine d’aller à la plage avec ces températures folles », confient-ils, attablés à la seule terrasse ouverte, après une randonnée sous un clément 23°C.
« Ici, il faisait 12°C à 20h lundi soir quand nous sommes arrivés! »
Un jeune homme croisé à Isola en train de se rafraîchir à la fontaine du village. Photo Dylan Meiffret.
Les sweats pour les plus frileux
Alors que 14 départements de l’aire méditerranéenne (dont les Alpes-Maritimes et le Var) et la vallée du Rhône suffoquaient encore sous la canicule vendredi 4 juillet au soir, avec des pointes à 36°C au-dessus de Cannes et de solides 32°C bien humides sur la côte, beaucoup ont dû se contenter de la climatisation des bureaux.
Pour rappel, en France, un quart des foyers seulement est équipé en clim, un chiffre qui grimpe à près d’un sur deux dans les Alpes-Maritimes.
Le climatiseur naturel tient donc ici en une équation simple: altitude = fraîcheur. Et ce n’est pas ce jeune homme croisé torse nu à la fontaine du village d’eau potable d’Isola qui dira le contraire.
Venu déposer des CV pour décrocher un job d’été, il profite d’un rafraîchissement bienvenu… et finit par poser pour Nice-Matin.
Mais il est bien le seul à laisser l’air tempéré de ce début d’après-midi toucher sa peau. Partout ailleurs, t-shirts et pantalons sont de rigueur, voire les sweats pour les plus frileux. Même les chiens semblent hésiter à sortir la langue.
Originaires de Cagnes-sur-Mer, ces cinq randonneurs qui redescendent du col de la Lombarde, croisés à Isola 2000, confirment: « 12°C ce jeudi matin au sommet, 24°C à la station au retour, on avait gardé les pulls jusqu’ici ».
Les commerces sont encore fermés, la station est quasiment déserte et ouvre ce samedi matin pour la saison estivale, mais quelques grappes de marcheurs savourent la trêve, loin de la fournaise urbaine.
Un motard s’est arrêté pour boire devant une des cascades qui jalonnent la route qui monte à la station de ski d’Isola 2000. Photo Dylan Meiffret.
Une nouvelle vague de chaleur en approche
Depuis les monts paisibles, on se rappelle que le record absolu de chaleur à Nice date du 1er août 2006 avec 37,7°C, et que Menton a déjà connu une nuit à 30,4°C en 2023, frôlant le record national.
Autre raison de rester perché, une seconde vague de chaleur pourrait frapper la France dès le 10 juillet, avec des températures dépassant les 35°C sur la majeure partie du pays.
Ce week-end, jusqu’à 34°C sont attendus dans les Alpes-Maritimes, rétrogradés pour le moment, dès 6h ce samedi, en vigilance jaune.
Juin 2025 s’impose déjà comme le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 1900, confirmant la hausse des épisodes extrêmes.