Publié le 06/07/2025 – 21:01 UTC+2•Mis à jour
07/07/2025 – 8:53 UTC+2
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Les dirigeants des BRICS se réunissent à Rio de Janeiro au Brésil pour un sommet de deux jours au cours duquel des sujets majeurs comme l’attaque d’Israël contre l’Iran, la catastrophe humanitaire à Gaza et les tarifs commerciaux imposés par le président américain Donald Trump devraient être traités avec prudence.
Des analystes et des diplomates ont déclaré que le manque de cohésion au sein d’un BRICS élargi, qui a doublé de taille l’année dernière, pourrait affecter sa capacité à devenir un autre pôle dans les affaires mondiales. Ils considèrent également que l’ordre du jour modéré du sommet est une tentative des pays membres de rester en dehors du radar de Donald Trump.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a placé certaines de ses priorités, telles que les débats sur l’intelligence artificielle et le changement climatique, au centre des discussions avec les principaux dirigeants absents.
Le président chinois Xi Jinping n’a pas participé à la réunion pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2012, invoquant des conflits d’horaire. Le dirigeant chinois, âgé de 72 ans, a envoyé le Premier ministre Li Qiang pour représenter Pékin à sa place.
Selon le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine n’est pas non plus présent pour éviter d’être arrêté en raison d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, dont le Brésil est membre. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est présent, tandis que Vladimir Poutine s’est adressé à l’assemblée par liaison vidéo.
Dans son discours de dimanche, Lula a déclaré que « nous assistons à l’effondrement sans précédent du multilatéralisme » et que la réunion se déroulait « dans le scénario mondial le plus défavorable » des quatre fois où le Brésil l’a accueillie. Il a appelé le groupe à promouvoir la paix et à jouer un rôle de médiateur dans les conflits.
« Si la gouvernance internationale ne reflète pas la nouvelle réalité multipolaire du XXIe siècle, il appartient aux BRICS de contribuer à sa rénovation », a ajouté M. Lula dans son discours d’ouverture.
La retenue attendue à Rio de Janeiro marque une rupture avec le sommet de l’année dernière organisé par la Russie à Kazan, lorsque le Kremlin a cherché à développer des alternatives aux systèmes de paiement dominés par les États-Unis, ce qui lui a permis d’esquiver les sanctions occidentales imposées après l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Le sommet devrait déboucher sur trois déclarations communes, selon des sources impliquées dans les négociations. Les dirigeants se préparent à potentiellement approuver des textes sur la crise humanitaire à Gaza, qui fait l’objet d’attaques israéliennes depuis le début du mois d’octobre 2023.
Les dirigeants des BRICS devraient également produire des déclarations communes sur les attaques d’Israël contre l’Iran, ainsi qu’une vague déclaration finale concernant la guerre de Moscou en Ukraine et d’autres conflits au Moyen-Orient.
Le Brésil, qui préside le bloc, a choisi six priorités stratégiques pour le sommet : la coopération mondiale en matière de soins de santé ; le commerce, l’investissement et la finance ; le changement climatique ; la gouvernance de l’intelligence artificielle ; le rétablissement de la paix et la sécurité ; et le développement institutionnel.
Pour Lula, le sommet est une pause bienvenue dans un contexte national difficile, marqué par une baisse de popularité et un conflit avec le Congrès.
La réunion représente également une occasion de faire progresser les négociations sur le climat et les engagements en matière de protection de l’environnement avant les négociations sur le climat de la COP 30 qui se tiendront en novembre dans la ville de Belem, dans le nord de l’Amazonie brésilienne.
Sources additionnelles • AP