18,8 hectares. Il y a quelques années, urbaniser un périmètre de cette envergure dans une commune était commun. Aujourd’hui, avec la loi Zan (Zéro artificialisation nette), qui impose à toutes les collectivités de diviser par deux d’ici 2030 la consommation foncière par rapport à la période précédente, l’autorisation qui a été donnée par le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) à Thorigné-Fouillard relève presque de l’exception.
Dans la modification de ce PLUi qui a été approuvée par le conseil métropolitain de Rennes de juin dernier, la Zone d’aménagement concerté (Zac) multisites de La Réauté, tout près du bourg de la commune du nord-est de Rennes, est la plus grande à avoir obtenu une autorisation. Soit environ un tiers de la surface totale ouverte à de l’extension urbaine sur l’ensemble du territoire de Rennes Métropole.
Agrandissement du gymnase, de l’école, de l’Ehpad et nouvelle salle des fêtes
« C’est une opération conséquente, un dossier à 35 M€ et sans doute la seule fois de ma vie que je ferai voter un tel projet à Thorigné-Fouillard », sourit le maire de la commune, Gaël Lefeuvre. Sur ce terrain agricole, la commune prévoit de faire pousser 630 logements dans les 20 à 25 prochaines années, dont 560 collectifs et 70 maisons individuelles.
Outre ce champ à urbaniser, la Zac multisites comprend aussi un volet dit en « renouvellement urbain ». L’idée ? Construire sur des bâtiments existants. À Thorigné-Fouillard, trois zones, toutes en centre-bourg ou très proches, sont concernées dans le cadre de cette Zac : 270 nouveaux logements en centre-ville, 323 dans le secteur Duguesclin-National et 500 dans la zone Omelais-Nationale. Soit environ 1 700 logements au total. « Le projet inclut aussi un agrandissement du complexe sportif, du groupe scolaire et de l’Ehpad, une nouvelle salle des fêtes et de nouveaux locaux pour les services techniques ».
Un projet de 36 ha à l’origine
Un projet XXL, donc, mais qui, à l’origine, devait être deux fois plus grand. « En mars 2020, l’équipe municipale précédente avait validé un premier dossier de Zac multisites de 36 hectares d’extension urbaine sur La Réauté, rappelle l’édile. Cela représentait entre 1/5e et un quart du bourg, 1 300 logements dont 1 100 en extension urbaine ». Trop « impactant pour les terres agricoles », estime Gaël Lefeuvre, qui a fait raboter le projet, et y a inclus davantage de renouvellement urbain.
« Passer de 36 ha à 18, c’est un impact énorme, mais la décision aurait été plus difficile à prendre si on avait eu que 12 ha dans le projet initial ». Car ce nouveau lotissement sur des terres agricoles, la commune en a tout de même besoin pour assurer son développement démographique.
« Ce sera la dernière »
« Sans cette Zac, je ne sais pas comment on aurait pu imaginer le développement urbain, estime Gaël Lefeuvre. Dans notre commune, 70 % des logements sont des maisons individuelles. Or, on a beaucoup de demandes provenant de personnes seules et de couples sans enfant pour des petites surfaces. Et comme on a plus de décès que de naissances sur la commune, il nous faut 30 à 40 logements neufs par an pour maintenir la population. »
Avec cette Zac, la commune de 8 800 habitants s’assure ainsi quelque 80 logements par an, sur une vingtaine d’années, et pourrait atteindre les 10 000 habitants à horizon 2040-2045. Et après ? « Il faudra mener d’autres études car il ne reste plus de zone à urbaniser après celle-ci. En l’état, ce sera la dernière ».