Par
Lisa Rodrigues
Publié le
8 juil. 2025 à 15h23
La plateforme chimique de Pont-de-Claix qui abritait Vencorex pourrait revivre, selon un nouveau plan de reprise présenté par des industriels et des ex-salariés du site. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)
Ceux qui pensaient, une fois la décision du tribunal de commerce rendue, que rien n’était possible pour sauver Vencorex vont peut-être revoir leur position. La plateforme chimique au sud de Grenoble pourrait connaître une nouvelle vie.
C’est en tout cas la promesse d’un ensemble de porteurs de projets – des industriels locaux et ex-salariés du site qui ont déposé une offre de reprise en début d’année -, soutenus par des collectivités locales. Depuis plusieurs semaines, ils ont retravaillé leur projet pour se concentrer sur « la reprise de tous les actifs industriels non cédés à Borsodchem », le repreneur chinois de Vencorex désigné par la justice en avril dernier.
60 millions € d’investissement sur deux ans
Le nom de leur projet : Exalia. Son objectif est de faire renaître la plateforme chimique. Pour cela, les porteurs de projet comptent sur le rachat de la mine de Hauterive dans la Drôme, fournisseur historique de sel de Vencorex, pour sécuriser son approvisionnement.
Nous avons fait une offre pour la reprise de la société Chloralp qui détient la saline
de Hauterives et le saumoduc de 83km qui relie la mine à la plateforme du Pont-de-Claix. […] Les discussions sont bien avancées et devraient aboutir prochainement.Porteurs du projet Exalia
Accompagné d’une enveloppe de 60 millions € d’investissements sur deux ans, ils souhaitent moderniser le site industriel pour « disposer d’une installation de production de chlore totalement décarbonée et parmi les plus sobres et sûres du monde ».
« L’État doit, lui aussi, s’engager financièrement »
Outre ces aspects purement industriels, le projet Exalia permettrait d’éviter la « mise en friche de la plateforme de Pont-de-Claix » et la « perte de savoir-faire et d’emplois ». Car la fermeture annoncée de Vencorex a mis en émoi tout un bassin d’activité, l’entreprise étant l’un des fournisseurs les plus importants d’industriels sur l’agglomération, comme Arkema.
« Le projet s’inscrit dans les priorités nationales, régionales et locales de souveraineté
industrielle, décarbonation, réindustrialisation des territoires et relocalisation des chaînes de valeur », martèlent les porteurs de projet.
Si la Région et la Métropole ont déjà annoncé mettre la main à la poche pour Exalia, ce n’est pas le cas de l’État, au grand dam de Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole.
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« J’ai redit au ministre [de l’Industrie, Marc Ferracci, NDLR] notre volonté de soutenir cette relance. Mais l’État doit, lui aussi, s’engager financièrement. Sinon, nous ne réussirons pas. »
Pas avant 2027
Selon les estimations des porteurs de projets, la production sur site pourra être officiellement lancée en septembre 2027.
Une fois la plateforme relancée, ils comptent bien la développer en attirant des industriels souhaitant ouvrir des unités de production ou de R&D. Et ils seraient déjà un certain nombre à être intéressés, à en croire les porteurs de projets. Assez pour imaginer « une pépinière d’entreprises de la chimie du chlore décarbonée et biosourcée » sur la plateforme.
Si à court terme, environ 250 emplois directs et indirects pourraient être créés, « à horizon 2030, c’est plus de 1 000 emplois qui seront recréés sur la plateforme », promettent les membres d’Exalia.
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