Pour des milliers d’étudiants en France, c’est le passage obligé. Chaque année, l’alternance permet aux futurs diplômés, toutes filières confondues, de suivre à la fois des cours théoriques, dispensés dans un établissement de formation, et de les mettre en pratique au sein d’une entreprise. Si ce système pédagogique semble idéal sur le papier, son accessibilité ne l’est pas pour autant… En effet, selon la plateforme de recrutement Seekube, un étudiant sur deux envoie plus de 20 candidatures avant de signer un contrat d’alternance. Quelques pistes pour se faciliter la vie et éviter les pièges, tirées des témoignages d’alternants.
Ne pas se décourager
Pour Valentin, ancien étudiant en bachelor Management Commercial à La Cadenelle, actuellement en alternance dans une entreprise du BTP, il faut d’abord se poser les bonnes questions. “J’ai dû affiner mes recherches pour les mettre en cohérence avec le type d’études que je souhaitais réaliser, explique-t-il. Il me fallait trouver une entreprise qui corresponde à la fois à mes souhaits de carrière dans l’automobile et aux attendus de ma formation.” Cette dernière étant axée sur le B2B, Valentin a dû revoir ses objectifs à la manière d’une prospection commerciale. “J’ai vraiment pris ça comme un jeu ! J’ai ciblé sur une carte des entreprises qui réunissaient mes critères et je suis allé les voir”, poursuit le commercial en herbe qui, après chacune de ses visites, a assuré un véritable suivi digne d’un professionnel. Au total, le jeune homme a postulé dans une cinquantaine d’entreprises, pour une dizaine de réponses reçues, la plupart négatives. “Il faut évidemment savoir accepter l’échec. Ce n’est pas parce que l’on essuie des refus qu’il faut s’arrêter là. Au contraire : il faut s’en servir pour réadapter ses candidatures”, assure-t-il.
Anticiper sa candidature
C’est un détail qui peut tout changer. Postuler au bon moment est une des conditions à respecter lorsque l’on souhaite s’engager dans une alternance. “Il vaut mieux envoyer sa candidature entre février et avril, estime Valentin. Car, comme cela, les entreprises ont le temps de prévoir leurs effectifs pour la rentrée.” Une façon de se démarquer des concurrents, de plus en plus nombreux à se diriger vers l’alternance. Un petit coup de pouce de son école peut également faire pencher la balance. Teresa, en deuxième année de BTS en Management commerce opérationnel à Perrimond Enseignement Supérieur, a demandé de l’aide face aux réponses négatives. “Il ne faut pas hésiter à communiquer avec son école en cas de difficulté. Ils m’ont aiguillée vers une entreprise prête à me recruter.” Tout comme pour Clémence, en deuxième année de BTS Management en hôtellerie restauration, qui est passée par un job dating organisé par son école, La Cadenelle, pour trouver une alternance. “C’est comme ça que j’ai rencontré mon futur employeur, bien que j’en avais déjà entendu parler.”
Éviter de se précipiter
Prendre le temps de sélectionner la bonne entreprise peut également s’avérer être un point essentiel. À l’image de Gwendal, actuellement en bachelor Manager Commercial. “La difficulté de trouver une alternance est réelle mais il faut malgré tout être attentif à l’accompagnement que l’entreprise peut nous apporter.” Type de management, missions confiées, rôle au sein des équipes… Autant de conditions à passer au crible avant de signer un contrat d’alternance.
“On est très vite tenté de s’arrêter à la première entreprise qui nous plaît, indique Valentin. Dans mon cas, lorsque j’ai commencé mes recherches dédiées au secteur automobile, je ne m’attendais pas du tout à atterrir dans mon entreprise actuelle, spécialisée dans la métallurgie, et dans laquelle ça se passe très bien.” Élargir ses critères et encourager sa curiosité peuvent ainsi créer de bonnes surprises.
Savoir s’intégrer en entreprise
Une fois le graal en poche, reste à trouver et faire sa place au sein de l’entreprise. “Tomber sur un tuteur qui vous considère relève du facteur chance”, mesure Valentin, qui affirme être traité comme un salarié à part entière et occuper un rôle clé dans son entreprise.
“Il faut se responsabiliser et se rendre utile, explique Teresa. Déjà ton parcours va devenir plus agréable et surtout, tu vas davantage apprendre.” Pour Clémence, sa motivation et sa curiosité constantes ont participé à son évolution de poste au cours de son apprentissage. “Je suis passée du garde-manger à l’élaboration des entremets, sous la décision de mon chef de partie. Même si cette progression correspondait au développement de mes compétences, je sais qu’elle est le fruit de mon investissement.”
Bien gérer son temps
Suivre des études tout en faisant ses premiers pas en entreprise demande une certaine agilité, voire une organisation à toute épreuve. “Il ne faut pas paniquer face aux cours qui s’enchaînent et aux missions qui nous sont demandées en entreprise, conseille Valentin. Pour ma part, quand je suis en semaine à l’école, je me concentre sur les cours, et en période de travail, uniquement sur mes tâches.” Même méthode pour Clémence, qui n’entame jamais une semaine en entreprise avant d’avoir fini ses devoirs. “Avoir un travail régulier permet de ne pas s’ajouter des difficultés en plus.” “En alternance, tout passe très vite. Les cours sont plus condensés que les programmes en initial, avec moins d’heures d’enseignement. Ça nécessite d’être particulièrement attentif en cours”, ajoute Gwendal qui explique, qu’en cas de difficulté ou en préparation d’une évaluation, son employeur l’autorise à réviser sur son temps de travail.
Recrutement : des tips en plus
Pour les établissements de formation, le reste à charge pour l’entreprise dans le cadre d’une alternance est à prendre en compte. “En effet, de plus en plus d’organismes de formation facturent plusieurs milliers d’euros par an à l’employeur ce qui représente un frein objectif à l’embauche en particulier pour les PME”, précise Frédéric Devaux, directeur des études et du développement Perrimond Enseignement Supérieur. De plus, le choix de l’établissement de l’alternant permettrait de faire pencher la balance. “La notoriété, le prestige de l’établissement et l’antériorité des relations école/entreprises prennent une place de plus en plus prépondérante dans l’engagement et la réussite de l’alternance jusqu’à la diplomation”, estime Brigitte D’Amico, chef d’établissement de Perrimond Enseignement Supérieur.