Entre violences sur la voie publique et incidents dans un bar, cette double procédure illustre un profil de délinquant récidiviste aux prises avec la justice. Le prévenu traîne derrière lui un passé pénal conséquent avec vingt mentions au casier judiciaire, dont cinq condamnations spécifiquement liées à des faits de violences ou de menaces. Ce palmarès peu reluisant témoigne d’un individu habitué des prétoires et des démêlés avec les forces de l’ordre.
Son comportement lors de l’audience reflète cette désinvolture face à l’institution judiciaire : agitation dans le box, sourcils levés à l’énoncé des faits, attitude de défi.
Première affaire : un contrôle qui dégénère en février
L’histoire débute en février par un signalement concernant de prétendues violences sur son chien dans la rue. « C’est un jeune berger malinois, c’est un peu la prunelle de ses yeux », défend Maître Daniel Dupuy, son avocat, pour relativiser ces accusations.
Sur les lieux, les policiers ne constatent aucune maltraitance animale mais verbalisent le propriétaire pour défaut de tenue en laisse de son animal. Cette intervention de routine va rapidement déraper et se transformer en incident majeur.
La situation se complique lorsque le quadragénaire refuse la verbalisation. Rébellion, outrages, crachats : l’interpellation devient musclée selon les termes du procès-verbal. Le prévenu conteste cette version et dénonce les méthodes policières employées.
« Ils n’ont pas été gentils ; pour un simple contrôle, ils m’ont traîné au sol, ils me mettaient des coups dans les côtes », proteste-t-il. Il reconnaît cependant avoir été sous l’emprise de l’alcool : « Vu mon état alcoolique, j’étais chaud. »
Seconde affaire : incidents dans un bar en juillet
Début juillet, le même individu se retrouve de nouveau dans le viseur des forces de l’ordre suite à un signalement d’un patron de bar. Les faits reprochés sont cette fois plus graves : destruction de verres, bousculades d’un employé et menaces de mort proférées rue des Martyrs-de-Vingré.
Face à ces accusations, le prévenu oppose une dénégation totale : « C’est de l’imaginaire, eux l’ont vécu, pas moi, je ne suis jamais rentré dans ce bar. » Cette version contraste fortement avec les témoignages recueillis sur place.
Maître Karim Mrabent, avocat du patron de bar plaignant, dresse un tableau particulièrement sombre de l’affaire. Selon lui, le prévenu serait revenu sur les lieux après les faits, et pendant sa garde à vue, « ses sbires, le frère du prévenu et deux responsables de bar » auraient tenté de faire pression pour obtenir le retrait de la plainte.
La défense pointe un règlement de comptes
Maître Daniel Dupuy, défenseur du prévenu, récuse totalement cette interprétation. Il souligne que les incidents dans le bar n’ont pas été filmés, remettant en question la matérialité des faits reprochés à son client.
Plus intéressant encore, il révèle l’existence d’un « gros contentieux » entre le plaignant et le frère du prévenu, également gérant d’un établissement. « Il règle ses comptes de manière sordide », argumente la défense, suggérant que cette plainte pourrait être motivée par des considérations commerciales plutôt que par de véritables violences.
Une rivalité commerciale en toile de fond ?
Cette révélation jette un éclairage différent sur l’affaire du bar. Si deux frères tiennent des établissements concurrents dans le même secteur, les motivations du plaignant pourraient effectivement être questionnées. Cette hypothèse transformerait l’incident d’un simple cas de violence en épisode d’une guerre commerciale souterraine.
Cependant, cette explication n’excuse en rien les comportements violents éventuellement commis, quelle qu’en soit la motivation initiale.
Un verdict sans appel du tribunal
Le tribunal a tranché en faveur de l’accusation, reconnaissant le prévenu coupable des faits qui lui étaient reprochés dans les deux affaires. La sanction prononcée reflète la gravité des actes et la récidive : huit mois de prison ferme assortis de huit mois avec sursis.
Au-delà de la peine d’emprisonnement, le condamné devra verser des dommages et intérêts substantiels aux victimes. Les policiers de la première affaire recevront 2 550 euros, tandis que 1 700 euros seront répartis entre le gérant du bar, sa mère présente lors des faits, et l’employé bousculé.
Ces indemnisations, qui totalisent plus de 4 000 euros, représentent une charge financière importante qui s’ajoute aux conséquences pénales de ses actes.