Par
Nicolas Gosselin
Publié le
9 juil. 2025 à 18h42
Depuis le 5 juillet 2025, la baignade est autorisée dans la Seine à Paris et Pierre Hurmic aimerait bien faire de même à Bordeaux avec la Garonne. « Nous aimerions offrir cette possibilité aux Bordelais et nous n’avons pas attendu que la mairie de Paris se lance pour y réfléchir », évoque le premier édile écologiste auprès d’actu Bordeaux. La mairie a déjà lancé les premières études pour connaitre les contraintes et les coûts d’un tel projet et au final, deux pistes ont été retenues.
La première est la création d’un équipement implanté dans le lit même du fleuve, en « eau vive », mais cela suppose la création de rideaux de protection pour atténuer le courant et dévier les principaux embâcles (accumulation de débris végétaux), la pose de pontons, passerelles et d’un filet de sécurité, mais aussi un entretien de dragage.
Cette option serait la plus contraignante car la Garonne a un débit extrêmement fort – quatre fois plus élevé en moyenne que la Seine à Paris et environ deux fois plus que la Saône à Lyon – et aussi des contraintes de marnage sans commune mesure.
Une première option évaluée à 10 millions d’euros
Autrement dit, la différence du niveau entre la marée haute et la marée basse est aux alentours de 5,50 mètres. « Le fleuve est donc soumis à des marées de forte amplitude, on dit qu’il est macrotidal », explique Marc Lafosse, océanographe et spécialiste du fleuve, dans un article sur les dangers de la baignade dans la Garonne.
Résultat, cette première option serait aussi la plus coûteuse puisque la mairie de Bordeaux l’estime à 10 millions d’euros environ quand la zone de baignade au quai de Bercy, dans la capitale, était plutôt autour de 7 millions à titre comparatif.
La deuxième option serait près de cinq fois moins onéreuse. Elle consisterait à créer une zone de baignade aux bassins à flot, en milieu semi-fermé. « La qualité des eaux doit donc être soumis à un contrôle strict. Elle a été analysée en 2019 et était dans les normes mais cela devrait être bien sur confirmé par des analyses récentes », précise la mairie.
Cette option se rapprocherait de ce qui existe à Lyon Confluence, où le projet avait coûté environ 2 millions d’euros en investissement, comme les bassins de baignade dans la Seine à Paris Grenelle ou Pont-Marie.
L’eau de la Garonne n’est pas très polluée
« Dans les deux cas de figure, cela nécessite l’autorisation du Grand Port Maritime de Bordeaux, gestionnaire du domaine public fluvio-maritime et de ses dépendances, et des autorisations environnementales spécifiques. Ce qui nécessiterait un certain délai, forcément », complète la mairie de Bordeaux.
En revanche, contrairement à la Seine, la Garonne dispose d’une bonne qualité de l’eau. Certes, ces courants sont puissants et redoutés mais par ailleurs, « les marées diluent les agents toxiques et les polluants », précise Marc Lafosse. Le fleuve est l’un des moins industrialisés d’Europe et l’un des plus propres.
Il ne faut pas se fier aux apparences. « La couleur de l’eau est due à l’argile remué par les courants, pas à la pollution, ajoute l’océanographe. Puis, la température de l’eau est plus agréable, autour des 25 degrés l’été. »
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