Après le feuilleton du partenariat de Sciences Po Strasbourg avec l’université israélienne Reichman – partenariat suspendu, puis rétabli pour être finalement validé après neuf mois de mobilisation et de blocages – la création d’une nouvelle licence à Bakou en Azerbaïdjan dans le cadre d’un consortium entre plusieurs universités, dont l’Unistra et l’UFAZ, fait des vagues à Strasbourg.

Une licence de chimie

Cette proposition de création d’une licence de chimie (chimie physique, chimie analytique) avait été largement rejetée par 26 voix contre neuf, mardi 1er juillet, par la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU). Malgré cet avis négatif, la création de cette licence a été soumise, mardi 8 juillet, au vote du CA de l’Unistra qui l’a adoptée par la plus courte des majorités 16 voix contre 15. Malgré leur opposition au partenariat avec l’Azerbaïdjan, où les « droits fondamentaux sont remis en cause », les deux élus de l’Afges, ont fait le choix de s’abstenir pour ne « pas pénaliser la trentaine d’étudiants déjà inscrits à Bakou dans une année préparatoire ».

Un pays « ennemi de la France »

Les opposants à la création de cette licence, comme Mathieu Schneider (Au pluriel), Pierre Gilliot (Refonder) et Simon Levan (Alternative étudiante Strasbourg) dénoncent « le non-respect de l’avis de nos instances », voire « la disparition de la démocratie universitaire », et considèrent que « les valeurs humanistes de l’Unistra ont été bafouées ». Sur le fond, ils évoquent tour à tour « une dégradation du respect des droits de l’homme en Azerbaïdjan ». Un pays « ennemi de la France, qui a fermé le lycée français de Bakou en 2024, qui mène des opérations de déstabilisation en Nouvelle-Calédonie, qui utilise l’argent de son pétrole pour attaquer l’Arménie et envahir le Haut-Karabakh… ». Alors que la convention signée en 2024 avec l’UFAZ doit s’achever en 2028, « on remet une pièce dans la machine en créant cette licence ».

La présidence de l’Unistra n’a pas souhaité commenter cette décision. En attendant, les opposants au partenariat avec l’Azerbaïdjan réclament « un débat de fond » pour conclure des partenariats « éthiques et transparents ».