La Métropole de Lyon a émis un avis favorable à l’autorisation environnementale du projet de ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) entre Lyon et Trévoux. Malgré certaines réserves, cette annonce marque un accord rare entre la collectivité et la région, rarement sur la même longueur d’onde en matière de transport.

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Elian Delacôte

Publié le 9 juillet 2025  ·  

Imprimé le 10 juillet 2025 à 03h37  ·  

3 minutes

Bientôt le bout du tunnel pour le BHNS Lyon-Trévoux ? Dossier vieux de trente ans, le bus à haut niveau de service desservant le Val-de-Saône a franchi une nouvelle étape, après de nombreux soubresauts administratifs et politiques. Le 7 juillet dernier, la Métropole de Lyon a émis un avis favorable à l’autorisation environnementale du projet, porté par la Région. Le dossier est désormais entre les mains de l’État.

Une validation sous conditions. L’exécutif écologiste a émis deux réserves : la première porte sur « la qualité des mesures proposées pour compenser les surfaces bitumées par le projet. « La transformation en prairies d’environ cinq hectares de terres cultivées n’est pas à la hauteur des enjeux, d’autant plus que la Métropole entend préserver les surfaces cultivables sur son territoire », justifie la collectivité.

L’autre concerne la création d’un parking relais à Neuville-sur-Saône. La collectivité craint des conflits d’usage entre voitures et piétons, en raison de la proximité immédiate d’établissement scolaires.

Un maillon du « RER lyonnais », épilogue d’un vieux dossier ?

C’est la Région qui le dit dans un communiqué : le projet de bus à haut niveau de service Trévoux-Sathonay-Lyon, sur une ancienne emprise ferroviaire, est conçu comme « un des maillons du RER lyonnais », sujet de friction entre la Région et la Métropole.

Ce BHNS est aussi la dernière mouture d’une liaison en gestation depuis trente ans. En 2019, Le Progrès revenait sur ce choix d’opter pour un BHNS plutôt qu’un train ainsi que sur les raisons de la complexité du dossier.

Si le projet va au bout, le BHNS desservira 16 stations sur son parcours : Trévoux, Reyrieux Ouest, Reyrieux Centre, Parcieux/Massieux, Genay, Neuville-sur-Saône centre, Neuville-Sud, Fleurieu-sur-Saône, Rochetaillé-sur-Saône, Fontaines-sur-Saône, gare de Sathonay, Rillieux ZI Périca, Caluire chemin petit, Villeurbanne Tête-d’or / La-Doua, Villeurbanne Charpennes et Lyon-Part-Dieu.

Bus Lyon-Trévoux : un serpent de mer vieux de 30 ans

Malgré ces réserves, la Métropole compte bien sur ce projet, porté par la Région, pour dynamiser un secteur mal desservi par les transports en commun. Elle table sur une mise en service en 2029, cinq ans après la date initialement prévue.

Cette nouvelle étape de franchie pourrait bien marquer le début d’un rapprochement entre la Métropole de Lyon et la Région, en conflit sur de nombreux sujets liés aux transports, en particulier le projet de « RER lyonnais », qui a récemment connu des avancées après une longue période d’inertie.

En juillet 2025, Région et Métropole ont même trouvé un accord sur un ticket commun TER-TCL de 4,40 euros à Lyon et sa proche périphérie.

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Elle marque surtout le début de la fin d’un chemin de croix pour le projet. En 2023, une association de protection de l’environnement, les Voix du Vallon, s’était mobilisée contre le BHNS, qui menaçait un havre de biodiversité, notamment pour le hibou grand-duc. Le tracé avait finalement été modifié. Quelque temps plus tard, l’exécutif régional (LR) avait dû renoncer à ses bus à hydrogène, finalement remplacés par des véhicules électriques.

L’opposition écologiste s’était quant à elle opposé au projet dans son ensemble. Tout comme l’exécutif écologiste de la Métropole, qui aurait préféré relancer la ligne de train, désaffectée depuis des années. La Métropole a donc finalement levé un frein à cette pierre angulaire du projet de RER Métropolitain. En attendant de vrais déblocages politiques avec la Région ?