« Nous sommes ravis d’accueillir à nouveau Rishi au sein de l’entreprise », a déclaré le CEO de Goldman Sachs, David Solomon. Dans ses nouvelles fonctions, il travaillera « avec les dirigeants de l’ensemble de la société pour conseiller » les clients « sur une série de sujets importants, en partageant ses perspectives et ses idées uniques sur le paysage macroéconomique et géopolitique », a-t-il ajouté.
Un salaire reversé à son association
Toujours député conservateur de Richmond et Northallerton dans le Yorkshire, Rishi Sunak, 45 ans, a quitté Downing Street en juillet 2024 après la défaite des conservateurs aux élections générales. Arrivé au pouvoir en octobre 2022, dans un contexte de crise provoquée par le mandat éclair de Liz Truss (49 jours), il était alors devenu le plus jeune Premier ministre britannique depuis deux siècles et le premier d’origine indienne. Il a tenté de rétablir une certaine stabilité après le mandat de Boris Johnson. Mais cet ancien banquier multimillionnaire n’est jamais parvenu à convaincre les électeurs, après 14 années de gouvernement conservateur.
Visiblement soucieux d’éviter les critiques sur les portes tournantes entre politique et finance, Rishi Sunak a précisé que le salaire perçu dans le cadre de son nouveau rôle serait entièrement reversé au Richmond Project, une association caritative qu’il a fondée plus tôt cette année avec sa femme, Akshata Murty, et qui vise à améliorer les compétences en calcul à travers le Royaume-Uni.
Des restrictions imposées
Le Comité consultatif sur les nominations d’entreprises (Acoba), chargé de surveiller les reconversions des anciens ministres pendant les deux années suivant leur départ, a toutefois mis en garde contre plusieurs risques, selon les informations de la BBC. Il a estimé que Goldman Sachs pourrait potentiellement bénéficier d’un « accès injuste à l’information » du fait de son passé à la tête du gouvernement.
Pour limiter toute dérive, des restrictions strictes ont donc été imposées. L’ancien Premier ministre ne pourra ni conseiller d’autres gouvernements ou leurs fonds souverains au nom de la banque, ni intervenir auprès de clients qu’il a côtoyés lorsqu’il était en fonction. Il lui sera également interdit de faire du lobbying auprès des autorités britanniques pour le compte de Goldman Sachs.