Avec 71 900 visiteurs en six semaines et un budget excédentaire, l’événement stéphanois a su relever tous les défis qu’il s’était fixés.
Cette édition s’est déroulée du 22 mai au 6 juillet, soit six semaines au lieu des quatre mois de 2022. Ce format resserré s’avère gagnant selon Marc Chassaubéné, président de la Cité du Design explique au journal Le Progrès : « On est très satisfait de cette édition. On voulait une biennale d’objets, on l’a dit et répété, et ça s’est senti dans les expositions. »
Cette concentration temporelle a permis de maintenir un niveau d’animation soutenu tout au long de l’événement, évitant la dispersion habituelle des manifestations trop étalées dans le temps.
Éric Jourdan, directeur de l’Établissement public de coopération culturelle, dresse un bilan satisfaisant au Progrès : « Nous avions trois défis auxquels on a dû répondre. » Cette édition visait la reconnexion avec le monde professionnel, la population locale et la jeunesse créatrice.
« Le premier était de se reconnecter avec le monde professionnel, ce qui est très important pour la Cité, et nous avons réussi », se félicite-t-il, soulignant l’importance de cet ancrage économique pour la crédibilité de l’événement.
L’opération « Biennale en fête » a particulièrement porté ses fruits en attirant « un public pas forcément tourné vers le design ». Cette stratégie d’ouverture culturelle répond au défi de démocratisation d’un secteur parfois perçu comme élitiste.
Le troisième objectif, « rouvrir la Biennale à la jeunesse, aux étudiants et à la jeune création », complète cette approche inclusive qui fait du design un outil de médiation culturelle accessible.
71 900 visiteurs malgré la durée réduite
La fréquentation constitue un succès indéniable avec 71 900 visiteurs comptabilisés sur l’ensemble de l’événement. « Nous sommes proches de 2022 alors que l’événement s’étalait sur quatre mois », compare Marc Chassaubéné, démontrant l’efficacité du nouveau format.
Cette performance illustre la capacité de concentration de l’attention du public quand l’offre culturelle est dense et bien programmée dans le temps.
Les chiffres révèlent une diversité d’approches : 37 600 entrées aux neuf expositions principales réparties entre la Platine et les Halles Barrouin, dont 5 168 scolaires témoignant de l’ancrage éducatif de l’événement.
L’opération « Biennale en fête » a mobilisé 32 400 visiteurs tandis que 1 900 participants ont assisté aux événements professionnels. Les expositions satellites ont attiré 15 700 personnes supplémentaires.
Un rayonnement national et international renforcé
L’analyse géographique révèle un élargissement significatif du bassin de recrutement. Si 57,7% des visiteurs proviennent de la région Auvergne-Rhône-Alpes (dont 33% de la métropole stéphanoise), 41,1% arrivent d’autres régions contre seulement 33,8% en 2022.
L’attractivité internationale progresse également avec des visiteurs de 48 pays différents contre 32 en 2022, confirmant la montée en puissance de la notoriété stéphanoise dans le design mondial.
Au-delà du succès d’audience, l’édition 2025 affiche un équilibre budgétaire positif. « La Biennale sera financièrement bénéficiaire », annonce Marc Chassaubénéau Progrès, même si les détails chiffrés seront communiqués à la rentrée.
Le budget global de 2,8 millions d’euros représente « 1,2 million d’euros de moins que la précédente édition », démontrant une optimisation des coûts sans dégradation de la qualité.
Si les recettes de billetterie n’étaient pas prioritaires avec la gratuité pour les moins de 26 ans, la boutique constitue une belle surprise. « On a battu tous les records en termes de fréquentation et de panier moyen », précise le président.
Six semaines, la durée idéale
Cette expérience valide le choix d’un format raccourci. « L’objectif est de revenir à un rythme biennal et la durée de six semaines semble être le bon pour maintenir un flux d’animations important », projette Marc Chassaubéné pour l’édition 2027.
Les six week-ends festifs ont généré un « bouche-à-oreille fort et positif » selon Laurence Salmon, directrice du développement culturel et artistique. Fête foraine loufoque, sport, bien-être et mode vintage ont élargi l’audience traditionnelle.
L’accent mis sur la jeune création et les étudiants répond aux missions pédagogiques de la Cité du design. Cette visibilité offerte aux talents émergents renforce l’attractivité de Saint-Étienne comme destination de formation artistique.
Deux expositions prolongées
Pour ceux qui souhaitent prolonger l’expérience, les expositions « Qui êtes-vous Raymond Guidot ? » et « Arménie, En relief » restent accessibles jusqu’au 21 septembre à la Platine.
Cette 13e édition établit donc les bases de la prochaine Biennale prévue en 2027. Le retour au rythme biennal, la durée de six semaines et l’approche multi-publics constituent désormais les piliers de ce rendez-vous international du design.