Sur ses terres, le directeur sportif du Tour de France a dessiné une étape entre Bayeux et Vire qui a, ce jeudi, tous les ingrédients d’une journée spectaculaire.
« C’est 3500 mètres de dénivelé, certainement l’étape de plaine la plus vallonnée qui ait jamais été dessinée. Avant, jamais on n’aurait été chercher ces difficultés-là. Toutes les côtes n’ont pas été répertoriées, mais il y en a beaucoup plus. Je n’ai classé que les plus sévères (6). Et puis surtout, il va y avoir cette accumulation de dénivelé et puis dans le final, il y a deux super côtes, une pour servir de tremplin et une dernière qui fait 14% pour l’explication finale. En faisant le rapport entre le dénivelé et le kilométrage, on est quasiment au niveau de Liège-Bastogne-Liège, à un petit chouia près. Les côtes sont moins longues, moins dures mais elles sont présentes », énumère Thierry Gouvenou, le directeur sportif du Tour de France, en présentant le profil d’une 6e étape alléchante, ce jeudi, entre Bayeux et Vire (201,5 km).
La promesse de spectacle
Une échappée de baroudeurs ou un sprint entre les têtes d’affiche comme à Rouen, les ingrédients sont réunis pour du mouvement. « Le spectacle n’est jamais garanti », se méfie Thierry Gouvenou. Professionnel entre 1991 et 2002 (Z, Gan, BigMat-Auber), Thierry Gouvenou a participé à 7 Tours de France, a connu les frissons d’une échappée solitaire d’une centaine de kilomètres reprise à 30 km de sa ville natale en 1997 (date de la dernière arrivée du Tour dans la ville) et a concocté une alléchante 6e étape (Bayeux-Vire), une journée qui lui tient à coeur.
Le souvenir de Mario Cipollini en 1997
« C’est une promesse que m’avait faite Christian (Prudhomme, le directeur du Tour de France), ma ville candidatait depuis longtemps, cela n’avait pas pu se faire deux fois de suite, en 2016 et puis en 2022. Cette fois, c’est bon, je prends ça comme un cadeau. J’ai vraiment travaillé main dans la main avec la ville pour faire comprendre qu’il fallait que sportivement l’étape soit marquante. »
En 1997, Mario Cipollini, le maillot jaune, s’était imposé au sprint : « Je leur ai dit qu’on ne pouvait plus faire de sprint parce que la ligne d’arrivée n’existe plus et qu’il fallait qu’on trouve quelque chose de sympathique dans le final. Je leur ai fait comprendre qu’il serait préférable d’arriver un petit peu à l’extérieur de la ville, pour pouvoir finir dans une belle côte et faire un final ‘’punchy’’. Cela a été accepté. Je me suis quand même pas mal investi pour que cela fonctionne. »
Une journée particulière pour le directeur sportif du Tour de France
Thierry Gouvenou s’attend à vivre une journée particulière. « J’ai déjà eu des émotions. J’ai fait la dictée du Tour à Vire, en mars. Je me suis retrouvé dans mon école. Ils m’avaient fait un accueil incroyable, toute la classe était complètement jaune. Les gamins étaient tous en maillot de cyclisme. Cela m’avait secoué. Moi, j’ai la larme qui vient facilement dès qu’on parle de la famille, dès qu’on parle d’émotions, je me doute que ça ne va pas être facile… »
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