« Je suis triste. C’était quelqu’un de profondément humain et humaniste dans son âme. »
Au téléphone, Farid Bouabdellah a du mal à cacher son émotion au moment d’évoquer Bun Hay Mean, retrouvé mort après une chute d’un immeuble à Paris ce jeudi matin. L’artiste de 43 ans devait prendre l’avion pour Montréal où il était attendu pour présenter son nouveau show, Kill Bun, vendredi soir.
« Il avait un univers à part »
Bun Hay Mean et le directeur du festival ArcomiK se connaissaient depuis longtemps. Depuis 2009 précisément lorsque l’humoriste, alors âgé de 27 ans, avait remporté, à Saint-Étienne, la finale du « Tremplin nouveaux talents » du festival des arts burlesques (ancien nom d’ArcomiK).
Sur la scène du Nouveau théâtre Beaulieu, il avait joué un extrait de son spectacle La France aux Chinois.
Grâce à cette victoire, Bun Hay Mean avait intégré la programmation de l’édition 2010 : « Cette année-là, on avait aussi organisé une représentation au sein de la prison de La Talaudière. À l’époque, il faisait régulièrement de dates au sein des établissements pénitentiaires ».
« On perd l’un des meilleurs »
Révélé par le Jamel Comedy Club en 2014, « Chinois marrant » était devenu un habitué d’ArcomiK : « Il a dû venir au moins six fois au festival, détaille Farid Bouabdellah. À chaque nouveau show, il était là. Il faisait partie de la famille. Le 28 février 2024, on l’avait encore programmé à la salle Aristide-Briand de Saint-Chamond. »
L’artiste était à l’affiche du prochain festival d’humour ligérien le 20 février 2026, au Centre de Congrès de Saint-Étienne, pour présenter Kill Bun. Le comédien avait également incarné un prince dans Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu, de Guillaume Canet (2023).
Pour Farid Bouabdellah : « On perd l’un des meilleurs. Il avait un univers à part. Il ne copiait personne, il était très intelligent et très militant. »