Donald Trump avait annulé un important envoi de munitions la semaine dernière. Entretemps, il s’est dit «très mécontent» des négociations avec Vladimir Poutine.

Donald Trump fait à nouveau volte-face. Des obus de 155mm (standard Otan) et des missiles GMLRS ( Guided Multiple Launch Rocket System) utilisés par les lance-roquettes multiples M270 vont être livrés à l’Ukraine, selon Reuters qui cite deux hauts responsables américains ce mercredi. Ceux-ci n’ont pas précisé le nombre de munitions envoyées. De façon inattendue, le président américain avait annulé, la semaine dernière, une livraison d’armement. Elle contenait 30 missiles Patriot (de défense aérienne), 8500 obus de 155 mm, plus de 250 missiles pour les GMLRS et 142 missiles air-sol Hellfire.

«Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l’Amérique en premier, à la suite d’un passage en revue, par le ministère de la défense, de l’aide militaire de notre nation à d’autres pays à travers le monde», avait justifié une porte-parole de la Maison-Blanche le 2 juillet. «D’après ce que nous comprenons, cette décision a été motivée par (…) un manque d’armes dans les entrepôts. Mais, quoi qu’il en soit, moins il y a d’armes fournies à l’Ukraine, plus la fin de ’l’opération militaire spéciale’ est proche», s’était immédiatement réjoui Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.


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Cette «pause» s’inscrit dans le cadre de négociations russo-américaines autour de la guerre d’Ukraine. Dès son retour au pouvoir, Donald Trump avait promis de résoudre le conflit en 48h, puis en 100 jours. Las, les désaccords ont persisté. Moscou exige l’abandon par l’Ukraine de cinq oblasts pour partie conquis : la Crimée, Zaporijjia, Kherson, Louhansk et Donetsk. En sus, Kiev doit s’engager à ne pas entrer dans l’Otan et à disposer d’une armée réduite. Jusqu’alors aucun accord n’a été atteint. Quelques échanges de prisonniers ont cependant eu lieu. En début de semaine, le président américain s’est dit «très mécontent»  de la tournure des négociations, accusant son homologue russe de «dire beaucoup de conneries».

Washington, premier partenaire militaire de l’Ukraine

«Nous allons devoir envoyer plus d’armes, principalement des armes défensives», avait-il ajouté lundi. Il a même laissé entendre être prêt à durcir les sanctions à l’égard de la Russie. Volodymyr Zelensky s’est entretenu vendredi avec le président américain et assuré que ce dernier est prêt à «renforcer la protection» du ciel ukrainien. Dix systèmes Patriot auraient été promis, selon le site bien informé Axios . L’Allemagne s’engagerait également à acheter ces armes pour les livrer à Kiev. Mardi, le président ukrainien a «chargé» son ministre de la Défense et le chef d’état-major de l’armée d’«intensifier tous les contacts avec la partie américaine» au sujet de la livraison de systèmes de défense antiaérienne.

Les États-Unis livrent régulièrement des armements à l’Ukraine. Près de 64,6 milliards de dollars ont été alloués à Kiev depuis le début de l’invasion à grande échelle, le 24 février 2022, selon le Kiel Institute qui les recense. Sur le terrain, pourtant, l’armée russe poursuit sa lente progression. Elle a annoncé avoir conquis, pour la première fois, un village dans l’oblast de Dnipro ce lundi. Si celui-ci ne fait pas partie des oblasts revendiqués, Vladimir Poutine s’était montré clair le 20 juin : «Là où un soldat russe met un pied, cela nous appartient».