A Grenoble (Isère), l’aménagement des 33 538 m² du site de l’Esplanade entre dans sa phase de réalisation. Ancien champ de tir militaire créé à la fin du XVIe siècle, le lieu est stratégique puisqu’il marque l’entrée nord de la ville, au pied du massif de la Chartreuse et du fort de la Bastille. Il regroupe trois espaces distincts : le boulevard avec son allée de platanes, la grande Esplanade et la petite Esplanade qui comprend notamment un boulodrome, des parkings et une couronne d’arbres.

Ce programme a pour enjeu de recréer un grand parc urbain sur cet espace aujourd’hui dédié au stationnement avec 360 places de parking qui seront supprimées, à l’accueil de la foire des Rameaux et à diverses manifestations. Il est porté en co-maîtrise d’ouvrage par la Ville pour la petite et la grande Esplanade, et Grenoble Alpes Métropole pour le boulevard avec le BEAEP, bureau d’études aménagements des espaces publics, conjoint aux deux collectivités.

Dans ses prescriptions techniques, ce dernier a composé avec des contraintes réglementaires puisque l’Esplanade se situe dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable. L’espace historique de 2,5 ha restera ainsi entièrement dégagé.

Requalification du sol

L’essentiel des travaux porte sur la requalification du sol aujourd’hui recouvert de bitume. « Nous aurons au centre quatre espaces distincts : trois seront enherbés et le quatrième, “La scène”, sera recouvert de stabilisé. Autour, une promenade sera aménagée en béton clair pour générer moins de chaleur. Au pied des arbres du boulevard, 2 400 m² de pleine terre accueilleront des massifs végétaux », indiquent Robin Coiffard et Clément Marchal, respectivement chef et directeur de projet à la Ville. La grande place devra être capable de supporter le passage et le stationnement des véhicules de la foire des Rameaux et, pour « éviter la dégradation du sol notamment en période humide, une strate en grave standard est prévue sous la surface enherbée. Une strate de terre et de pierre aurait été préférable pour la végétation, mais l’arrosage devrait compenser la différence », ajoutent-ils.

La gestion des eaux pluviales constitue un élément central du projet. Elle nécessitera la mise en place d’un système de mini-fossés et d’ouvrages enterrés basé sur la création d’une pente dont le niveau de remblais variera de 10 à 50 cm depuis la zone des fosses végétalisées jusqu’à la limite sud en bordure de la ligne de tramway et en direction de l’Isère.

Le retour de pluie de trente ans a été pris comme référence pour dimensionner les ouvrages. Sur le boulevard de l’Esplanade, les eaux pluviales seront infiltrées pour moitié dans les fosses végétales et pour l’autre dans des puits perdus. Les écoulements résiduels seront connectés par surverse au réseau d’exhaure au nord du boulevard, dont l’exutoire final est l’Isère. Sur la grande Esplanade et le parvis du boulodrome, des casiers en plastique et des poches de galets faisant office de réservoirs collecteront l’eau.

L’achèvement de ce chantier d’un coût de 9,2 M€ HT fin 2027 marquera la première étape d’un vaste projet urbain qui vise à modifier l’entrée de la ville et à créer des logements.