Par
Amandine Mehl
Publié le
11 juil. 2025 à 13h55
Que ce soit à Nancy ou ailleurs en France, pompiers et policiers ont l’habitude de travailler ensemble. Toutefois, comme cela a été le cas il y a quelques années au sein de la cité ducale, il arrive que des tensions surviennent en raison des modes d’intervention qui sont différents, rapporte Frédéric Laissy, directeur interdépartemental de la police nationale de Meurthe-et-Moselle.
Les tensions étant apaisées depuis, la décision a été prise de renforcer les liens et les échanges entre les effectifs qui se rencontrent sur le terrain. Pour ce faire, une opération « Vis ma vie » a été lancée le 5 juin dernier. Explications.
À Nancy, chaque jeudi, un policier et un pompier « échangent leurs uniformes »
Chaque jeudi, un policier et un pompier « échangent » leurs uniformes. « Les policiers font une garde de 7h à 19h et quand les pompiers viennent chez nous, ils sont présents de 14h à 1h du matin, période durant laquelle l’activité est la plus forte », détaille le lieutenant Loïc Doublier qui a lui-même participé à l’opération dès son lancement.
Lorsqu’il est arrivé à la caserne le 5 juin dernier, il a participé à l’appel avec les autres pompiers avant de les suivre dans leurs diverses missions. « On a fait une grosse vérification du matériel. Ensuite, on a tous un bipeur donc on peut être appelé à tout moment, raconte-t-il. On va sur les interventions avec eux, mais on n’intervient pas, on observe. Toutefois, on ne peut pas s’empêcher de mettre la main à la pâte, car on ne peut pas s’empêcher d’aider les gens. »
Une expérience qu’il qualifie « d’hyper enrichissante » et qui lui a permis de mieux comprendre l’organisation des sapeurs-pompiers, différente de celle de la police.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Travailler plus efficacement et plus intelligemment »
Et c’est justement là le but de ce dispositif pour Frédéric Laissy et le colonel Jean-Philippe Gueugneau du SDIS 54. « Ce projet va permettre de briser certaines incompréhensions. Policiers et pompiers n’ont pas du tout les mêmes modes d’intervention. Il y a aussi une dimension ludique dans le fait d’apprendre intelligemment et en développant la connaissance des uns et des autres tout en étant en immersion. De plus, on pourra adapter nos process pour travailler plus efficacement et plus intelligemment », souligne le directeur interdépartemental de la police nationale de Meurthe-et-Moselle.
Connaître en amont les procédures des différents services, se rencontrer… ça permet de fluidifier les procédures lors des interventions. On a déjà un protocole qui existe dans le cadre des violences urbaines, mais ça ne remplace pas le contact humain que l’on retrouve lors des gardes.
Colonel Jean-Philippe Gueugneau
Service départemental d’incendie et de secours de Meurthe-et-Moselle
Pour l’heure, l’opération se focalise sur les 130 agents affectés au service police secours, sur la base du volontariat. À l’automne, l’idée est de faire participer les membres du centre d’information et de commandement du côté de la police nationale et ceux du centre opérationnel départemental d’incendie et de secours. « Ils passent leur temps à s’appeler, mais il y a parfois des incompréhensions donc, on va aussi monter ce type d’immersion. »
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