D’après la presse spécialisée du pays au long nuage blanc, les Blacks seraient dans le viseur, notamment après le premier test-match face au XV de France où trois essais ont été refusés. On fait le point.

En Nouvelle-Zélande, la laborieuse victoire dans le test inaugural a fait couler beaucoup d’encre quant aux critiques envers le XV de France, au replacement de Rieko Ioane à l’aile, à l’attitude globale de la sélection mais aussi à la manière dont sont arbitrés les All Blacks. Une petite musique a commencé à être entonnée depuis les buvettes de Wellington jusqu’aux rédactions spécialisées : la Nouvelle-Zélande serait arbitrée défavorablement.

Gregor Paul, un des éditorialistes les plus connus sur l’île au long nuage blanc, croit assez en cette idée pour le dire tout haut et l’écrire : « Il est difficile – étant donné le nombre important d’occasions où les All Blacks ont été victimes de décisions controversées de la part des arbitres – de ne pas se demander s’ils sont sur une sorte de liste de surveillance de World Rugby », a-t-il avancé dans une chronique du New Zealand Herald. Au-delà des trois essais refusés aux Blacks, samedi dernier, dont seul le dernier paraît véritablement discutable, le journaliste étaye son argumentaire en faisant référence à la disproportion entre le carton rouge de Sam Cane par rapport au jaune de Siya Kolisi lors de la finale de la Coupe du monde 2023 et à l’essai controversé de Bongi Mbonambi à l’Ellis Park (victoire 31-27 des Boks), en août dernier, lors du Rugby Championship.

Sentiment d’inégalité

Et l’éditorialiste de se défendre de tout complotisme : « Si tout cela n’est qu’une théorie de conspiration géante sans fondement, comment se fait-il que Mbonambi ait pu s’en tirer en faisant rebondir le ballon au-dessus de la ligne d’essai et qu’aucun des arbitres n’ait estimé nécessaire de vérifier ? » Le verdict des arbitrages vidéos du premier test face aux Bleus a conforté Gregor Paul et nombre d’observateurs néo-zélandais dans leur pressentiment : « Ce schéma selon lequel les All Blacks sont traités d’une manière différente dure depuis trop longtemps pour être ignoré et le match de Dunedin n’a fait qu’ajouter à ce sentiment d’inégalité. »

Il y aurait, à l’en croire, une forme de compensation de la part du corps arbitral après tant d’années au cours desquelles Richie McCaw et ses compatriotes, de par leur aura, ont semblé préservés à l’excès : « Cette surveillance intense […] suppose que les Blacks sont coupables d’une quelconque infraction, en se fondant sur la croyance historique selon laquelle ils auraient bénéficié indûment de trop nombreuses décisions favorables à l’ère pré-technologique. »

Pour sûr, l’arbitrage de l’Anglais Christophe Ridley, juge de touche à Dunedin et au sifflet ce samedi, sera décortiqué à l’aune de cette petite musique qui trotte dans les têtes.