Par
Julien Sournies
Publié le
12 juil. 2025 à 6h10
L’incompréhension est totale pour une bonne partie des habitants de cet immeuble de la rue Pierre-Brunier à Caluire-et-Cuire (Rhône), près de Lyon. Alors que des travaux de ravalement de façades ont été entrepris début juin, nombre de locataires ont appris, une poignée de jours en amont, que tous les volets situés sur la face nord du bâtiment devaient finalement être momentanément retirés ce lundi 7 juillet.
Problème : une nouvelle vague de chaleur risque à nouveau de frapper le département rhodanien d’ici à la fin du mois, suscitant ainsi la vive inquiétude des résidents désormais dépourvus de la « seule chose qui nous permettait de nous protéger du chaud ».
« On ne l’a su qu’au dernier moment »
Locataire d’un appartement au sein de l’immeuble depuis maintenant trois ans, Marie* ne cache pas son exaspération. Selon cette mère de deux enfants, actuellement en congé maternité, l’annonce des travaux, initiés par leur syndic de copropriété Foncia, s’est d’abord faite trop tardivement. « On l’a découvert sur une affiche placardée en bas de l’immeuble seulement mi-mai. Même s’il fallait faire quelque chose, on n’était pas ravi. On a un peu été pris au dépourvu », regrette-t-elle.
Seulement, la date choisie pour le retrait des persiennes a agi comme la goutte de trop. « On nous a dit qu’on allait être au courant largement en avance, mais on ne l’a su qu’au dernier moment, vu que nous étions en vacances. La régie qui s’occupe de notre appartement l’a découvert en même temps que nous. Mon propriétaire ne l’a même pas informé alors que la décision a eu lieu longtemps avant. Ce n’est pas normal », peste Marie.
Les habitants d’un immeuble de Caluire-et-Cuire, faisant l’objet de travaux de ravalement de façades, s’inquiètent des fortes chaleurs qui pourraient revenir d’ici à la fin du mois de juillet. (©Document remis à actu Lyon)
Après cette mauvaise surprise, elle a donc directement demandé des explications. « Je voulais plus de détails, alors j’ai contacté le syndic pour savoir si c’était logique et engagé des démarches pour des indemnités. Mais rien n’a changé, on nous a dit qu’on ne pouvait pas présager des températures. Franchement, je ne comprends pas pourquoi faire ça en juillet », souffle-t-elle.
Trois semaines d’attente
Ses persiennes étant désormais retirées, Marie craint le pire. Si les fortes chaleurs ne sont pas censées revenir de sitôt dans le Lyonnais, ses nouveaux volets ne seront livrés qu’aux environs du 28 juillet, soit presque trois semaines d’attente.
Il y a le temps pour que la canicule revienne et, à tout moment, ils les installeront plus tard encore. Ça inquiète tous les voisins.
Marie
Habitante d’un immeuble à Caluire-et-Cuire
D’autant que Marie et son nourrisson de deux mois se souviennent très bien de la dernière vague de chaleurs. « On a eu jusqu’à 29 degrés avec les volets et mon bébé en a gravement souffert. C’est inquiétant. Voilà que maintenant on vous enlève la seule chose qui vous permettait d’avoir des températures abordables, c’est aberrant », gronde cette dernière.
« Les calendriers d’intervention ne dépendent pas de Foncia »
Sollicité par actu Lyon, Foncia affirme avoir « pris en considération les désagréments engendrés pour les résidents en ces périodes de fortes chaleurs. Toutefois, il est important de rappeler aussi que les calendriers d’intervention des entreprises de travaux ne dépendent pas de Foncia ».
Et le syndic de poursuivre : « Un calendrier des travaux a été programmé avec un retrait des persiennes prévu pour la semaine du 7 juillet pour une durée de cinq semaines. Toutefois, ce délai initial a été réduit à seulement trois semaines et mes volets seront remis en places aux alentours du 28 juillet. »
En tout cas, Foncia assure ne pas être en « mesure de contrôler le calendrier d’intervention des différentes entreprises et est soumis à leurs délais. Les équipes se sont donc chargées de sensibiliser l’entreprise sur la nécessité de limiter les délais tout en informant les résidents des solutions d’occultation et d’isolation d’appoint en attendant la repose des persiennes ».
Voir tout« Si on avait été informé il y a trois mois, on aurait cherché à déménager »
Alors qu’aucune compensation ne lui a été fournie, Marie a décidé de poser des tringles pour « limiter la casse ». Si la luminosité ne la dérange pas, elle regrette que « la journée les travaux fassent beaucoup de bruit ». Sans parler de la chaleur. « C’est une fournaise avec l’échafaudage installé pile devant où l’air ne passe pas », poursuit-elle.
Seulement, Marie et ses voisins ne sont pas encore au bout de leurs peines. En effet, au mois de septembre, ce sera au tour des volets de la face sud d’être remplacés. Et la maman de conclure : « Les travaux sont censés durer un an et le fait qu’on me demande de payer mon loyer comme si de rien était, ce n’est pas normal. « Si on avait été informé il y a trois mois, il est clair qu’on aurait cherché à déménager. »
* Nom d’emprunt pour respecter l’anonymat
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