Quel scénario ces dames-là n’ont-elles pas encore servi au public de Chantilly, de plus en plus nombreux à les suivre dans leur aventure européenne ? Celui d’une victoire avant la limite des 18 trous, sans doute. Étant entendu que tous les supporters tricolores la leur souhaitent pour samedi, et une finale qui les opposera à l’Espagne. Mais que de rebondissements, de vents qui tournent et retournent, de visages qui se crispent sur le terrain comme au bord, et finalement de soulagement d’atteindre le but, au bout de 19 trous d’un parcours qui n’en compte toujours que 18 s’il le faut.
Ce vendredi, l’équipe de France Dames a battu la Suède, pour s’offrir une deuxième finale de Championnat d’Europe par équipes consécutive. Les Tricolores s’étaient mises en position délicate, la veille, en perdant les deux foursomes matinaux contre l’Italie, mais en parvenant à inverser la situation en gagnant quatre des cinq simples. D’où le caractère rassurant de leurs deux victoires, dans cette même formule de double, vendredi matin contre les Scandinaves. Inédite cette semaine, la paire Sara Brentcheneff – Camille Min-Gaultier a inscrit le premier point. Pour Valentine Delon et Constance Fouillet, il a fallu aller au 19e trou face à Meja Örtengren et Elice Fredriksson, mais le résultat était le même.
L’après-midi toutefois, les Suédoises ont eu une réaction d’orgueil, menant dans les cinq simples à mi-parcours. Une première fois, les Françaises ont fait tourner les éléments à leur avantage, par le biais d’Alice Kong et Sara Brentcheneff, dans les deux matches de tête. Brentcheneff, le jour de souffler ses 18 bougies, en a fait voir 36 chandelles à Kajsalotta Svarvar, pour effectivement s’imposer, mettant les Bleues à un point de la qualification. Mais Alice Kong, remontée puis dépassée par Moa Svendeskiold, puis Constance Fouillet, au bout du 19e trou, remettaient une nouvelle fois, en s’inclinant, le sort du match entre les mains de Valentine Delon. Elle aussi embarquée en mort subite par Elin Pudas Remler, la Cantilienne de l’équipe passait à un cheveu de rentrer un birdie pour terminer la rencontre. Et comme le golf offre parfois des apothéoses tristes, l’issue a été trouvée sur le loupé de son adversaire à deux mètres, quelques instants plus tard. En retenue au moment de saluer leurs adversaires, scénario cruel oblige, les Françaises n’en ont pas moins savouré leur qualification pour une finale qui les opposera à l’autre meilleure équipe de cette semaine : l’armada espagnole, qui a triomphé de l’Allemagne sans trembler.