Pedro Acosta, pilote MotoGP, a récemment été rappelé à l’ordre par son employeur KTM, accusé d’être « trop négatif » suite à une plaisanterie qui a suscité une petite polémique avec Fabio Di Giannantonio, pilote du team VR46 Ducati.
Lors du Grand Prix d’Assen, Acosta a été filmé par Sky Italia devant le stand VR46, demandant à quelqu’un hors-champ de « prendre une photo ! » en faisant clairement référence, sur un ton moqueur, aux rumeurs persistantes qui l’associent à l’écurie de Valentino Rossi.
Si l’idée de voir Acosta sur une Ducati satellite a de quoi séduire, il semble peu probable qu’il quitte KTM dès la saison prochaine. Pourtant, cette petite boutade a provoqué une réaction vive autant chez Di Giannantonio que chez KTM.
Dans les médias italiens, Di Giannantonio, engagé pour deux ans chez VR46, a critiqué Acosta pour porter préjudice à KTM par ses comportements et l’a invité à se concentrer davantage sur ses performances. Réponse du principal intéressé : un conseil à prendre les choses « avec un peu plus d’humour ».
De son côté, Pit Beirer, directeur sportif de KTM, a commenté ces « flirtations » lors d’une diffusion MotoGP.com : « Pedro est encore un jeune pilote, il cherche la meilleure moto pour performer. Tant que notre moto n’est pas la meilleure, il faut accepter les critiques et les goûts du jour. »
Il a ensuite rappelé, sur un ton métaphorique, qu’il fallait savoir chérir ce que l’on avait au lieu de toujours lorgner ailleurs, insinuant ainsi l’importance pour Acosta de rester fidèle à KTM.
Sans que personne ne le lui demande, Beirer a aussitôt mis en avant Maverick Vinales, nouvelle recrue prometteuse de KTM pour 2025, qui, selon lui, a su critiquer la moto au bon moment et dans le bon sens, ce qui a permis d’avancer sur son développement.
Malgré cela, Beirer reste plutôt confiant : « À Mugello, territoire Ducati avec Pecco Bagnaia, double champion du monde MotoGP, Maverick finit seulement cinq dixièmes derrière. Cela montre que la moto n’est pas mauvaise, elle est compétitive. »
Lors des premiers essais au Sachsenring, Acosta a même semblé dominer Vinales, pourtant confronté à un pilotage plus délicat de la KTM RC16. Le jeune pilote espagnol affirme désormais faire un effort pour être moins critique, tout en rappelant que ses attentes envers KTM restent fermes :
« On ne peut pas pleurer sur ce que l’on n’a pas. Maintenant, j’attends que l’usine fasse un pas en avant, que les pièces arrivent. On m’a souvent dit que j’étais trop négatif, je change d’attitude. C’est à eux maintenant de montrer qu’ils peuvent progresser, comme j’essaie de le faire en étant plus optimiste. »
Avec l’arrivée du groupe Bajaj Auto à son capital, permettant d’éviter la faillite, KTM semble assuré de poursuivre en MotoGP au moins jusqu’en 2027. Ainsi, la pression pour perdre Acosta à court terme paraît faible.
Cependant, cette affaire souligne que KTM est déjà en train de courir après le temps pour convaincre Acosta de prolonger, comme si la course avait déjà commencé sans eux.
En fin de compte, on observe un petit jeu de chaises musicales où KTM joue les parents fermes et patients, tandis qu’Acosta, l’adolescent frondeur, grince quelque peu des dents. Comme toujours dans ce sport, l’équilibre entre respect, critique, ambition et stratégie d’équipe est un numéro d’équilibriste. Reste à voir si cette « romance » va tenir la distance ou finir en tournante sur le paddock. Mais au fond, n’est-ce pas aussi ce qui rend tout ça si passionnant ? Moi, je parie juste sur un prochain épisode, avec des répliques encore plus savoureuses. Affaire à suivre… avec un casque et une bonne dose d’humour bien sûr !