Sous les ponts des voies ferrées, dans le 7e arrondissement de Lyon, les campements de sans-abri s’étendent désormais bien au-delà du secteur de Jean Macé. Boulevard Yves Farge, un second point de regroupement précaire s’est formé, suscitant l’inquiétude des riverains et des autorités.
Le campement avait pris une telle ampleur que des poubelles, des toilettes de chantier et un point d’eau avaient été installés sous le pont de Jean Macé.
Selon la préfecture, ces zones présentent des risques d’incendie important et leur proximité avec les installations SNCF en font des lieux particulièrement sensibles du point de vue de la sécurité.
Les services de l’État pointent aussi des « problématiques de violence et de pratiques addictives », signalées notamment par le CCAS. Plusieurs faits divers, dont des attaques à l’arme blanche, sont venus alourdir le tableau.
Plus de quatre ans après les premières alertes des riverains, notamment du CIL, la Métropole de Lyon a enfin donné son accord à une expulsion, rendue possible par une décision du tribunal administratif du 25 juin dernier. Si la date d’intervention n’a pas encore été communiquée, l’opération paraît actée.
« Décision inhumaine »
Mais ce projet d’évacuation suscite une vive opposition de la part de La France insoumise du Rhône, qui dénonce dans une « décision inhumaine ». Le mouvement politique demande à la Métropole de « renoncer à son intention d’expulser sans solution d’hébergement ces campements » et appelle la préfecture à « remplir son rôle en matière d’hébergement et de proposer une solution d’hébergement à toutes les personnes sans-abri, en utilisant son pouvoir de réquisition si nécessaire. »
Le groupe affirme ne pas avoir reçu de réponse de la part des autorités, malgré une lettre adressée à la Mairie de Lyon, à la Métropole et à la préfecture, consécutive aux annonces du maire Grégory Doucet lors de son bilan de mandat dans le 7e.
Pour les insoumis, cette opération représenterait un danger supplémentaire pour les occupants. « Contrairement à une idée reçue, l’été est plus meurtrier que l’hiver pour les personnes vivant à la rue », écrivent-ils, rappelant que « deux personnes meurent chaque jour dans la rue en France » et que « Lyon n’échappe pas à cette hausse ».
Dans cette période estivale marquée par de fortes chaleurs, LFI alerte : « Chasser les occupants de ces deux camps les priverait d’un accès vital à une source d’eau potable. » Le mouvement appelle à « une coordination des pouvoirs publics » pour que « toute personne sans-abri ait accès à un hébergement d’urgence ».