Publié le
12 juil. 2025 à 18h00
L’année dernière, les élus de Samois-sur-Seine et d’Avon (Seine-et-Marne) avaient respectivement formulé un vœu, pour demander une protection au titre des Monuments historiques du château de Bellefontaine et son domaine, à cheval sur les deux communes. Ils n’ont pas été entendus. Selon la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Île-de-France, la délégation permanente de la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA) a émis un avis défavorable pour le classement de cet édifice, propriété de la Ville de Paris. Une décision prise il y a quelques mois, mais qui vient seulement d’être porté à notre connaissance.
Le château de Bellefontaine à Samois-sur-Seine, ne sera pas classé aux Monuments historiques
« Les membres ont estimé que château de Bellefontaine, reconstruit à partir de 1902, ne réunissait pas les critères suffisants pour justifier une protection au titre des monuments historiques, notamment en raison de l’absence de caractère remarquable du projet architectural, des nombreuses dénaturations subies à partir des années 1940 aussi bien dans le château que dans le parc », justifie-t-on à la Drac, qui pointe par ailleurs « la faiblesse de son intérêt artistique, au regard de l’architecture de villégiature des bords de Seine ».
Les élus de Samois-sur-Seine ont demandé le classement du château de Bellefontaine aux Monuments historiques lors d’une délibération en 2024 ©Y.V/RSM77
À l’origine, la demande de protection avait été portée par la Fédération des associations du sud seine-et-marnais pour la protection de la vallée de la Seine, qui s’inquiétait du devenir de l’édifice. Leur combat a depuis été porté au sein d’un Collectif de défense du château et du domaine de Bellefontaine.
« Ce refus ne change pas la donne, même si un classement aurait permis d’avancer, relativise Michel Chariau, le maire de Samois-sur-Seine. Notre position reste la même : on ne veut pas que ce site exceptionnel soit transformé en n’importe quoi, il faut des aménagements à la hauteur de la beauté du site. » Selon lui, plusieurs porteurs de projets se présentent chaque année, mais n’aboutissent toutefois « à rien de concret ».
Arbres remarquables en bouclier ?
Contactée pour connaître son ambition pour l’avenir du site, la Ville de Paris avait indiqué dans nos colonnes que « la politique foncière, lorsque ces biens sont situés en dehors du territoire parisien, consiste à engager un travail commun avec les acteurs publics locaux compétents… » Et d’ajouter : « L’objectif est de privilégier des projets (via des cessions ou des baux) qui permettent d’accompagner des politiques publiques locales ou des projets qui bénéficient au territoire… »
Le maire de Samois-sur-Seine avait toutefois rappelé ne pas être propriétaire. De son côté, Jean Dauvergne, le président de l’association des Amis des princes Troubetzkoï et Orloff et du château de Bellefontaine (Aptob) réfléchit à un autre moyen de protéger le domaine… Et si les arbres remarquables du parc pouvaient permettre une protection au titre de l’environnement ?
« Il y a de très beaux arbres dans la propriété », confirme Michel Chariau.
Une nouvelle piste à explorer pour les défenseurs de ce patrimoine abandonné, qui n’accueille plus d’activité depuis 2005 ? De con côté, la Drac réfute le qualificatif : « Il n’est pas abandonné et a été sécurisé contre le vandalisme ». L’instance point par ailleurs le fait que l’édifice bénéficie déjà de protections : il est situé en zone Natura 2000 et est identifié comme « élément bâti protégé » dans le répertoire du patrimoine.
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