Juste avant de rejoindre la Suisse pour l’Euro féminin de foot, les Bleues martelaient à l’envi qu’elles arrivaient dans la compétition en qualité d’outsider. «On ne se met pas de pression, on a encore gagné aucune compétition internationale», glissait à Libé la milieu de terrain, Sakina Karchoui. En enchaînant une troisième victoire face aux Pays-Bas (5-2), dimanche 13 juillet, après avoir dominé les tenantes du titre Anglaises (2-1) et les Galloises (4-1), pour s’offrir la première place d’un groupe particulièrement relevé, les joueuses de Laurent Bonadei se sont pourtant forgé une nouvelle stature : celle de candidates crédibles à la victoire finale, le 27 juillet, à Bâle.

C’est justement dans la ville du nord-ouest de la Suisse que l’équipe de France, mise en difficulté en première mi-temps par des Néerlandaises conquérantes et contraintes à la victoire pour espérer entrevoir les quarts de finale, est parvenue à renverser la tendance pour s’offrir une onzième victoire de rang en 2025 et s’avancer vers les quarts de finale face à l’Allemagne.

Dans un stade plein, à l’image des 600 000 billets vendus en Suisse, un record pour la compétition, les Françaises ont ouvert le score à la 20e minute sur une frappe de la capitaine du soir, Sandie Toletti. La milieu de terrain du Real Madrid a profité d’une mauvaise relance néerlandaise et d’un centre parfait de Marie-Antoinette Katoto pour libérer les Bleues.

Pas abattues et particulièrement agressives, les Néerlandaises ont inversé la donne par deux fois. D’abord, quelques minutes à peine après le but tricolore, d’une frappe pleine lucarne de Victoria Pelova. Puis, en imposant un rythme effréné, les Oranje ont réveillé leurs supporters présents en masse dans le stade. Acculée et sous pression, la défense française a subi les offensives à répétition, laissant ses adversaires reprendre l’avantage avant la pause d’un malheureux but contre son camp de la lyonnaise Selma Bacha.

Il a fallu un tour aux vestiaires pour que les joueuses de Laurent Bonadei se remettent en ordre de marche. Transformées, bien plus agressives, elles ont pu miser sur leur joker du soir : Delphine Cascarino. Comme une tempête terrassant le terrain, l’attaquante de San Diego, aux Etats-Unis, a d’abord offert une passe décisive à Marie-Antoinette Katoto, désormais cinquième meilleure buteuse de l’histoire des Bleues, grâce à un enchaînement éclair récupération-dribble-passe. Puis, frappant de nouveau, tout en percussion et en maîtrise, elle trouvait coup sur coup, à deux minutes d’intervalle, les filets de la gardienne néerlandaise. D’un boulet de canon d’abord, envoyé pied droit à une vingtaine de mètres. D’une finition au ras du sol ensuite, du droit encore, après un coup de billard sur les poteaux néerlandais. Libérées, les Bleues et Karchaoui enfonçaient le clou d’un pénalty à quelques minutes de la fin.

Avec onze buts inscrits en trois matchs et une attaque qui marche sur l’eau, les Françaises ont envoyé un message à leurs futures adversaires : elles comptent bien désormais parmi les favorites de cet Euro. Les Allemandes qu’elles retrouveront samedi 19 juillet en quarts sont prévenues. Celles-là mêmes qui avaient mis fin à leur parcours en demi-finale du dernier Euro, en 2022.