Y a-t-il encore des snobs dans la salle qui disent «EN» Avignon, «EN» Arles ou «EN» Sorbonne ? Et qu’en pensent vraiment les locaux ? Il était temps de mettre fin à la discorde en nous plongeant dans les vraies, les terribles, les urgentes questions de ce festival. Exit le réchauffement climatique qui nous cuit les fesses et les coupes dans la culture qui tuent le spectacle. La langue et ses règles, il n’y a que ça qui compte pour souder un peuple – la preuve avec François, 53 ans, venu de Lyon pour le week-end : «On dit EN Avignon parce que c’est comme ça qu’on dit» ! répond-il à travers la grille de sa fenêtre, au rez-de-chaussée sur rue. «J’aime le Festival, mais ce serait mieux si les gens parlaient correctement» ajoute-t-il, visiblement abattu par le monde ancien qui disparaît (et qui était si beau).
Comme souvent avec la langue française, cette déesse laïcisée, les réactions sont toujours les mêmes : extrêmement sûres, mais toujours des deux côtés. «On dit à Avignon et à Arles. Et je suis du coin», affirme une festivalière d’une cinquantaine d’années au bien nommé bar «Mon bar», rue du Portail Matheron. «Ceux qui disent EN Avignon sont soit des ploucs soit des Parisiens», ce qui revient au même visiblement répond une de nos collègues originaire de la région. «Il me semble que j’entends de moins en moins EN Avignon», affirme Françoise (1), une attachée de presse qui fréquente le Festival depuis vingt ans et préfère garder l’anonymat. «