Seuls dix pilotes ont rallié l’arrivée du GP d’Allemagne, dimanche. On est loin des records absolus remontant à une tout autre époque, comme le fameux GP d’Allemagne de l’ouest 1974, où quatre motos figuraient au classement final en 500cc, avec sept participants seulement au départ.

Le chiffre enregistré dimanche au Sachsenring égale néanmoins le record du plus petit nombre de pilotes classés dans la catégorie, depuis le passage des 500cc aux MotoGP en 2002. Depuis cette date, seul le GP d’Australie 2011 s’était terminé avec aussi peu de motos sous le drapeau à damier.

Ce week-end au Sachsenring, le pourcentage d’abandons a été plus important qu’il ne l’avait été à l’époque à Phillip Island, puisque 18 pilotes étaient au départ, contre 14 sur la course australienne. À l’époque, trois forfaits avaient été enregistrés dans le courant du week-end, ce qui avait contribué à réduire la grille.

Cette fois-ci, aussi, en Allemagne, on a dû se passer de plusieurs pilotes. Outre Jorge Martín, qui était remplacé, il manquait Somkiat Chantra, blessé à l’entraînement, Enea Bastianini, soigné pour une crise d’appendicite, ainsi que Maverick Viñales et Franco Morbidelli qui se sont blessés dans le week-end. Il n’y avait donc que 18 motos sur la grille, le plus faible nombre que l’on ait vu cette saison.

Un virage 1 particulièrement piégeux

La course a ensuite compté huit abandons, tous sur chute (Lorenzo Savadori est même tombé deux fois). Deux d’entre elles ont eu lieu au virage 3 et l’une au virage 13, après quoi ce fut une succession de fautes dans le virage 1 de la piste allemande : en l’espace de six minutes, soit à peine quatre tours, se sont enchaînés les accidents de Fabio Di Giannantonio, Johann Zarco, Marco Bezzecchi, Ai Ogura et Joan Mir, avec le Japonais percutant l’Espagnol, puis Lorenzo Savadori.

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Les pilotes qui ont réussi à aller au bout de l’épreuve se sont montrés très compréhensifs à l’égard de leur collègues malchanceux.  Tous ont été unanimes pour souligner à quel point les conditions étaient compliquées, en grande partie à cause du passage de la pluie samedi et du vent qui pouvait se montrer traître. « C’est sûr que le niveau d’adhérence était le pire de ces trois jours », a résumé Álex Rins. Et c’est surtout dans la première courbe que cela se faisait ressentir.

« C’est vrai que seuls dix pilotes ont terminé la course. Le virage 1 était assez critique », a admis Marc Márquez, grand vainqueur du week-end. « La première raison, c’est qu’il a plu hier ainsi qu’au warm-up, et ensuite quand on repasse aux pneus slicks, les sensations sont très étranges au début, on a l’impression que la moto fait 200 kg. »

« Ça, c’est une chose. Ensuite, il y a le fait que le grip offert par la piste n’était pas parfait à cause de la pluie. Et la troisième raison, c’est que tout le monde a choisi le pneu avant dur, par rapport à [ce qu’il apporte sur] l’angle gauche, mais au centre [du pneu] c’était un peu limite. »

Lorenzo Savadori est tombé deux fois pendant la course.

Lorenzo Savadori est tombé deux fois pendant la course.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« Après la pluie d’hier, il n’y avait plus de gomme Michelin sur la piste et, dès le début, j’ai vu que ça glissait plus que d’habitude », a ajouté le pilote Ducati, avant de citer une quatrième raison à ces accidents : « Dans le virage 1, il y avait aussi un petit peu de vent de dos, qui poussait un peu la moto en dehors et faisait que c’était plus difficile de s’arrêter. »

Le vent comme élément perturbateur

« Je l’ai senti aussi », a confirmé Pecco Bagnaia au sujet du vent qui soufflait dans le virage ayant causé tant de dégâts, « et au virage 10 aussi je sentais que je me faisais pousser un peu par le vent. Et puis, le fait que la piste ait été complètement nettoyée par la pluie d’hier, ça n’a pas aidé non plus. »

Pour Álex Márquez, ça ne fait aucun doute, c’est ce vent qui poussait dans le dos des pilotes au virage 1 qui a été à l’origine des situations les plus délicates à cet endroit. « Quand j’étais sur la grille, je regardais les drapeaux des hospitalités qui étaient sur la droite et j’ai vu que le vent soufflait, de l’arrière, donc je me suis dit qu’il faudrait faire attention à cet endroit », a-t-il expliqué au micro du site officiel.

« Dans le tour où Diggia est tombé, j’ai freiné très tard et j’étais à la limite, donc quand je l’ai vu tomber j’ai relâché le frein avant en me disant ‘wow !’. Peut-être qu’il m’a évité la chute. Quand on voit qu’on n’est que dix à avoir fini la course, on voit bien que c’était dur. »

Précisons que personne n’a été blessé dans ces chutes, contrairement à samedi puisque Viñales et Morbidelli sont tous les deux touchés à l’épaule. Quant à Savadori, il a écopé d’un double long-lap à réaliser lors de son prochain Grand Prix, puisqu’il est tombé sous drapeaux jaunes alors qu’Ogura et Mir étaient déjà dans le bac à gravier.

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