Le journaliste et producteur de télévison Thierry Ardisson au Château de Versailles en octobre 1986, France.

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Un appartement rue de Rivoli, côté arcades, et avec vue panoramique

Lorsque Thierry Ardisson reçoit AD chez lui, il vit rue de Rivoli dans un appartement avec vue sur les Tuileries, le Louvre, les Invalides et la tour Eiffel — sur la tour Montparnasse également, mais cela ne semble pas lui plaire. Il confie à Mario de Castro qu’il verrait bien le monument disparaître pour « attentat à la beauté ». Au gré des 120 mètres carrés de cet appartement, on découvre des fenêtres ornées de stores en taffetas de soie, un canapé en velours Lelièvre (trouvé à l’époque chez The Conran Shop) associé à une paire de lampadaires des années 1950, des chauffeuses en acajou tendues de tapisseries de Beauvais, une tête de lit en satin capitonné dans sa chambre, un élégant tapis d’Aubusson dans le salon… Les tonalités carmines sont le fil rouge de l’appartement, se déployant de la moquette au canapé en passant par la cuisine où les appareils sont, eux aussi, revêtus de rouge. Une crédence rouge et blanche complète le décor de la cuisine, répondant au sol en damier noir et blanc. Thierry Ardisson est à l’époque marié avec Béatrice Loustalan, c’est elle qui aurait voulu faire peindre sur les murs un somptueux décor chinois par son ami l’artiste peintre Thierry Journo.

Harrison Ford, Thierry Ardisson et Roman Polanski à Paris le 28 janvier 1988 à Paris, France.

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« Pour moi, Thierry Ardisson est le client idéal. Il sait ce qu’il veut, sans pouvoir le définir mais quand on lui présente un projet, il sait tout de suite ce qui lui convient. »

Bruno Desjuzeur

Un appartement très parisien signé Bruno Desjuzeur

Après quelques temps de réflexion, le couple confie le décor de leur appartement à Bruno Desjuzeur, qui avait imaginé le décor de leur maison normande quelques années auparavant. Dans les grandes lignes, l’atmosphère se veut « XXème, teintée de style Empire, libre » et le décorateur parisien affirme : « Pour moi, Thierry Ardisson est le client idéal. Il sait ce qu’il veut, sans pouvoir le définir mais quand on lui présente un projet, il sait tout de suite ce qui lui convient. » Le style des années 1940-1950 s’invite alors partout chez l’animateur. Bruno Desjuzeur poursuit : « le surprenant décalage des couleurs des murs et de la moquette a peu à peu été justifié par le subtil apport de tons intermédiaires orangé, rouge profond, blanc crémeux et jaune doré, le tout soulignant un modernisme dynamique. J’ai joué sur les matières — les velours de laine, les satins de soie ou de coton et les taffetas de soie. »