L’ouverture d’une antenne du musée des beaux-arts dans le quartier de Maurepas à Rennes, début 2025, ne passe pas inaperçue à l’étranger. Le quotidien suisse de référence en langue allemand, Neue Zürcher Zeitung, y a même consacré tout un article – relayé par nos confrères du Courrier international -, où la capitale bretonne est citée en exemple.

Le plan de modernisation, lancé en 2014 dans le cadre d’un programme national de rénovation urbaine, est présenté comme « un sommet des efforts français pour revaloriser les quartiers les plus pauvres », grâce à cette « redéfinition drastique du rôle et de la place du musée dans la ville ».

Le quotidien suisse présente la politique de la ville en faveur de la culture à destination comme une « l’ingénierie sociale », saluant, au passage, « le tour de force » des architectes nantais, qui ont réussi à faire « d’un ancien club de seniors un élégant satellite du vénérable musée des beaux-arts du centre-ville ».

Situé au « pied d’une barre résidentielle délabré » sur un « site inhospitalier », en face de la nouvelle station de métro Gros-Chêne, ce musée est le résultat d’une politique qui entend offrir « un égal accès à la culture à tous les habitants », poursuit le journal, en rappelant que deux expositions par an seront présentées en ces lieux.

Une scénographie jugée « spectaculaire »

Le quotidien Neue Zürcher Zeitung se dit impressionné par la scénographie du nouveau lieu, la jugeant « spectaculaire » : « la pénombre des salles aux murs de béton – on se croirait dans une grotte – contraste avec la clarté de la galerie de l’étage inférieur ».

S’il « ne suffira pas de quelques millions d’euros pour venir à bout du défaut fondamental de l’urbanisme de l’après-guerre », l’effort est toutefois salué : « Avec le nouveau bâtiment du musée des beaux-arts de Rennes, on voit une institution culturelle rechercher et peut-être trouver une proximité physique avec certaines couches de la population, dont on pense qu’elles peuvent faire davantage que d’acheter et de vendre de la drogue. »