Par
Sarah Coulet
Publié le
14 juil. 2025 à 17h19
Il était connu pour ses émissions à succès, ses slogans publicitaires qui sont entrés dans la tête de millions de Français, mais peut-être moins pour son engagement pour la préservation des arcades de la rue de Rivoli. Pourtant, en 2015, Thierry Ardisson avait créé « L’association de défense des Arcades de Rivoli ». Dans son viseur : les commerces de bouche et de souvenirs.
« Je suis scandalisé par l’état des arcades »
Amoureux de Paris, l’animateur, qui est décédé ce lundi 14 juillet 2025, était propriétaire d’un appartement rue de Rivoli. Un bien acquis dans les années 90 après « un coup de foudre », confiait-il en 2015 dans un magazine dont l’interview a été retranscrite sur le site de l’association de défense des Arcades de Rivoli.
C’est aussi là qu’il détaillait ses motivations. « Je suis scandalisé par l’état des arcades. La loi stipule qu’elles appartiennent aux propriétaires des logements. » Selon un arrêté de la préfecture de Police de Paris en date du 2 juin 1981, ces derniers doivent veiller à l’entretien des trottoirs et des plafonds et donner leur autorisation pour qu’un commerce s’installe. « Les étalages de souvenir ont prospéré depuis les années 80. […] Et la plupart ne respectent pas leur obligation de ne pas occuper plus d’un tiers du trottoir et une hauteur d’un mètre trente », s’indignait-il.
Las, Thierry Ardisson avait fini par laisser tomber. « J’arrête le combat car je n’ai trouvé aucun soutien nulle part », expliquait-il dans Le Parisien, en 2018, glissant notamment avoir été déçu par Anne Hidalgo. « La Ville a commandé une étude à un grand cabinet notarial pour savoir à qui appartient le bâti de la rue de Rivoli et puis c’est tout. » De son côté, la maire de Paris expliquait avoir saisi la préfecture de Police, « compétente pour verbaliser les contrevenants », deux fois, en 2014 et en 2017.
Les commerçants contre-attaquent
Une mise en retrait qui ne l’empêchait pas de continuer à s’exprimer sur le sujet, notamment lors des débuts de l’interdiction de circulation sur l’axe, lors du premier confinement, au printemps 2020. « La rue de Rivoli, depuis qu’elle est fermée, c’est devenu un endroit extraordinaire. Le matin, on ouvre les fenêtres et on entend les oiseaux, on n’a plus 50 000 bagnoles toute la journée en bas », s’enthousiasmait-il sur BFM TV. Et d’ajouter : « Les arcades Rivoli tombent en ruine, c’est pas du tout entretenu, les trottoirs sont lézardés, les commerces sont extrêmement bas de gamme ».
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Parallèlement, les commerçants se sont eux aussi réunis en association. « Nous avons souhaité nous regrouper en association, afin d’avoir un poids économique qui nous permette de nous faire reconnaître des administrations », expliquaient-ils en 2022 sur le site de la Chambre de Commerces et d’Industries.
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