Une scientifique observe un échantillon au microscope à côté d'une image au microscope de cellules en gros planL’identification du « hémifusome », un nouvel organite cellulaire, ouvre une nouvelle voie dans la recherche sur les maladies génétiques.

Des scientifiques ont mis au jour un nouvel organite cellulaire, le « hémifusome », qui pourrait expliquer certaines maladies héréditaires et ouvrir la voie à des traitements inédits.

Un centre de tri cellulaire passé inaperçu jusqu’à aujourd’hui

C’est peut-être un tournant pour la biologie cellulaire. En effet, une équipe de l’Université de Virginie, avec le soutien des National Institutes of Health (NIH), a identifié un organite jamais vu dans nos cellules. Il s’appelle le hémifusome. Sa mission : aider nos cellules à trier, recycler et éliminer leurs déchets internes.

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Pour Seham Ebrahim, chercheuse principale, cette découverte revient à trouver « un nouveau centre de recyclage à l’intérieur de la cellule« . Concrètement, ce centre logistique participe à la création de vésicules. Ces structures jouent le rôle de petits camions de livraison intracellulaires. De plus, le hémifusome participe aussi à l’assemblage de complexes plus grands, cruciaux pour garder la cellule en bon état.

Ce que les chercheurs ont observé et pourquoi c’est important

Trois vues du hémifusome : une image cryo-microscopique, une interprétation 3D en noir et blanc, et un schéma coloré du processus cellulaireLe hémifusome, un nouvel organite impliqué dans le recyclage cellulaire, visualisé ici par différents procédés d’imagerie scientifique.

Grâce à la cryo-tomographie électronique, une technique qui fige les cellules dans leur état naturel, les scientifiques ont pu observer le hémifusome. Ce dernier apparaît et disparaît selon les besoins. Il agit donc comme un quai de chargement temporaire pour les vésicules.

Même si sa découverte est récente, le hémifusome semble présent dans plusieurs zones de la cellule. Pourtant, il était simplement passé inaperçu jusqu’ici. L’objectif est maintenant de comprendre son rôle chez les personnes en bonne santé, mais aussi ce qu’il se passe quand ce mécanisme se dérègle.

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Une avancée majeure pour comprendre certaines maladies génétiques

Le hémifusome pourrait nous aider à mieux cerner certaines maladies rares. C’est du moins ce que suggère un article publié dans Nature Communications. Il pourrait notamment jouer un rôle dans les troubles où le recyclage cellulaire est défaillant.

Prenons le syndrome de Hermansky-Pudlak. Cette maladie héréditaire rare provoque des problèmes de pigmentation, de vision, de respiration et de coagulation. Elle est causée par une mauvaise gestion du contenu cellulaire. Par conséquent, on peut se demander si le hémifusome ne serait pas une pièce manquante du puzzle.

Les chercheurs veulent maintenant savoir comment ce nouvel organite fonctionne dans différentes cellules. Cette connaissance pourrait donc permettre de cibler des traitements pour des pathologies génétiques encore mal comprises.

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Ce que cette découverte change pour la recherche biomédicale

Découvrir une structure inédite dans nos cellules est exceptionnel. C’est pourquoi Seham Ebrahim déclare : « C’est juste le début. Cette découverte ouvre une nouvelle voie pour la recherche. »

Désormais, les scientifiques veulent creuser les liens entre le hémifusome et les maladies génétiques. Il faudra également observer son comportement dans divers types de cellules. À terme, cette avancée pourrait ainsi mener à de nouveaux outils thérapeutiques. Une chose est sûre : la médecine cellulaire vient de gagner un nouvel acteur clé.