Par
Léa Pippinato
Publié le
14 juil. 2025 à 19h32
À première vue, on dirait une tomate, une pistache ou une mangue. Mais ces objets colorés et brillants ne sont pas des fruits. Ce sont des pâtisseries. Depuis quelques mois, à Montpellier, le trompe-l’œil connaît un véritable engouement. Le principe : recréer des objets, des aliments ou des fruits plus vrais que nature, mais entièrement comestibles. À la croisée de l’illusion d’optique et de la haute gourmandise, ces créations suscitent la curiosité autant qu’elles éveillent les sens. Le phénomène s’amplifie sur les réseaux sociaux où ces douceurs font le buzz. Trois adresses locales se démarquent : Cédric Lapierre de Ménéville, Le Fournil des Frères et Les P’tits Frères.
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Cédric Lapierre de Ménéville, l’illusion comme vocation
Cédric Lapierre de Ménéville ne tient pas une boutique traditionnelle. Son aventure commence dans un simple atelier de fabrication, où il confectionne d’abord quelques gâteaux classiques. Puis viennent les premiers trompe-l’œil, presque par hasard. Devant l’engouement du public, il abandonne progressivement les pâtisseries classiques pour se consacrer exclusivement à cette spécialité. Installé à Montpellier, il aménage une vitrine de vente directe, dans l’attente d’un local pour ouvrir un salon de thé. Le pâtissier propose aujourd’hui une gamme inventive et ultra-réaliste : mangue, gousse de vanille, abricot, nectarine, fruit de la passion, pistache, noisette, coco, framboise, mais aussi un grain de café.
Chez Cédric Lapierre, chaque fruit cache une mousse, un coulis et un croustillant, le tout sous un enrobage chocolaté plus vrai que nature. (©Maison Lapierre de Ménéville 2)
L’aspect visuel trompe l’œil, mais le goût reste au cœur du projet. Le chocolat Valrhona, les purées de fruits de qualité et les textures multiples garantissent une dégustation généreuse. Les prix restent accessibles pour une production 100 % artisanale, entre 6,50 et 9,90 euros. La mangue, la pistache et la gousse de vanille figurent parmi les meilleures ventes.
Le Fournil des Frères : l’exigence du détail et du rythme
À Montpellier, Le Fournil des Frères existe depuis 2011, mais c’est en septembre 2024 que l’enseigne se lance dans le trompe-l’œil. Tout commence par une pêche blanche. Le succès immédiat pousse l’équipe à innover régulièrement : une nouvelle création voit le jour toutes les deux à trois semaines. À Noël dernier, ils proposaient une dizaine de modèles différents pour satisfaire toutes les envies sans créer de lassitude. Leur exigence se traduit dans la structure de chaque gâteau. Il ne suffit pas d’être joli : il faut du goût, du contraste, de la complexité. Un trompe-l’œil maison contient au minimum quatre éléments : croustillant, génoise, coulis, mousse ou crémeux, le tout enrobé dans du chocolat.
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Au Fournil des Frères, la pêche blanche a lancé la tendance. (©Le Fournil des Frères)
Le Fournil adapte ses recettes aux saisons : pêche, abricot, figue ou framboise en été ; vanille de Madagascar et crème de marron au printemps ; orange ou poire en hiver. Certains visuels sortent des sentiers battus, comme les petits pots de fleurs garnis de champignons. Il faut compter en moyenne 7 euros pièce.
Les P’tits Frères : l’illusion bio et locale
À Balaruc-les-Bains, puis à Montpellier, la boulangerie bio Les P’tits Frères défend une philosophie claire : respecter les saisons, privilégier les produits locaux et proposer une alimentation saine sans sacrifier l’inventivité. Cette exigence s’applique aussi à leurs trompe-l’œil, réalisés uniquement avec des ingrédients français, à l’exception notable de la mangue. Chaque saison donne lieu à une nouvelle collection. Au printemps, on retrouve la fraise, la framboise et la cerise. L’été voit arriver le melon, la pêche et le citron. L’hiver, place à la poire, à la pomme et à l’orange. À cela s’ajoutent les incontournables : cacahuète, noisette, pistache et vanille, disponibles toute l’année.
Aux P’tits Frères, tout est bio et de saison. (©popcom_agence360)
Les P’tits Frères ne se contentent pas de reproduire l’apparence d’un fruit. Ils en retravaillent les saveurs pour surprendre le palais. Chaque création suit une logique artisanale et bio, avec des prix alignés sur le marché montpelliérain, de 7,90 à 9,90 euros.
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