«Si les négociations doivent être conditionnées à l’arrêt de l’enrichissement, de telles négociations n’auront certainement pas lieu », a déclaré Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême iranien, cité par l’agence de presse de la République islamique Irna. Ali Akbar Velayati s’exprimait à Téhéran lors d’une rencontre avec le ministre pakistanais de l’Intérieur, Mohsin Naqvi.

Israël, ennemi juré de la République islamique d’Iran, et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date ce pays de vouloir se doter de la bombe atomique. Téhéran, qui se défend vigoureusement d’avoir de telles ambitions militaires, dit développer le nucléaire pour des besoins civils, notamment pour l’énergie.

L’Iran et les Etats-Unis ont tenu depuis avril cinq cycles de discussions sur le nucléaire via le médiateur omanais, avant qu’Israël ne lance le 13 juin une attaque contre l’Iran, qui a déclenché une guerre de 12 jours.

Téhéran et Washington devaient se rencontrer le 15 juin, mais les discussions ont été annulées en raison de la guerre.

L’Iran affirme être en faveur d’une solution diplomatique avec les Etats-Unis

Lundi, le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé que son pays était « en faveur de la diplomatie et de l’engagement constructif », dans un message publié sur le site de la présidence. « Nous continuons de croire que la fenêtre de la diplomatie reste ouverte, et nous poursuivrons cette voie pacifique avec sérieux », a-t-il ajouté.

L’Iran a dit lundi ne pas écarter une reprise des pourparlers avec les Etats-Unis. « Pour l’instant, aucune date, heure ni lieu précis n’ont été fixés pour une rencontre », a dit le porte-parole de la diplomatie, Esmaïl Baghaï.

Il était interrogé par des journalistes sur une rencontre entre Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, et Steve Witkoff, son interlocuteur côté américain pour les pourparlers sur le nucléaire.

« Nous avons été sérieux dans le processus de négociation, nous y sommes allés de bonne foi mais, comme chacun a pu le constater, le régime sioniste (Israël) en coordination avec les Etats-Unis a agressé militairement l’Iran, avant un sixième cycle » de pourparlers, a souligné Esmaïl Baghaï.

Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran est l’unique pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord international conclu en 2015 avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018, lors du premier mandat de Donald Trump. Pour fabriquer une bombe, l’enrichissement doit être poussé jusqu’à 90%, d’après l’AIEA.