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François Bayrou lors d’une conférence de presse à Puycapel dans le Cantal au mois d’avril (Photo by Ed JONES / AFP)
ÉCONOMIE – À bon entendeur… Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé ce lundi 14 juillet « adéquat l’ajustement budgétaire à moyen terme envisagé » par le gouvernement français pour tenter de contrôler le déficit public de la France, qui a dérapé en 2024.
Dans un rapport annuel que l’institution de Washington rend public pour presque chacun de ses pays membres, elle rappelle que « malgré les efforts pour contrôler les dépenses, l’orientation budgétaire a de nouveau été expansionniste en 2024 » : le déficit de la France s’était porté à 5,8 % du PIB, bien plus que les 4,4 % initialement anticipés.
Le gouvernement français a depuis indiqué à de nombreuses reprises vouloir dégager des économies pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB à l’horizon 2029, sans dévoiler pour l’heure de pistes d’économies concrètes pour 2026. Ce que le Premier ministre François Bayrou devrait le faire ce mardi 15 juillet.
« Assainissement budgétaire »
Un projet dont le FMI soutient le principe : il souligne « le besoin urgent de renforcer les finances publiques » françaises et « de poursuivre les réformes structurelles ».
« L’ajustement budgétaire à moyen terme envisagé par les autorités est adéquat pour renforcer les finances publiques et doit être soutenu par (…) un ensemble de mesures crédibles et bien conçues », écrit-il. Pour le FMI, la « priorité » de cet « assainissement budgétaire » devra être « la rationalisation des dépenses courantes » aussi bien de « l’administration » que de la « Sécurité sociale ».
L’institution reconnaît que les « compromis » sont « difficiles dans le contexte national et international », une référence notamment à l’absence de majorité absolue pour la coalition gouvernementale à l’Assemblée nationale.
Parmi les possibles pistes d’économies qui pourraient être dévoilées mardi figure celle de « l’année blanche », un gel en 2026 des dépenses et de pensions de retraite au niveau de 2025, sans revalorisation liée à l’inflation. Pour le FMI, « l’économie française a fait preuve de résilience » en 2024 face à la « forte incertitude ».
Le Fonds a salué « la désinflation qui progresse bien » – l’inflation s’est portée à 1 % en juin contre 2,5 % en juin 2024 – et un « marché du travail qui reste robuste, » avec un nombre de demandeurs d’emploi en baisse au premier trimestre 2025.