Alors que le Racing Club Narbonnais a entamé sa troisième semaine de pré-saison, au sein de l’effectif audois, un joueur manque à l’appel depuis le début de la préparation. En effet, un deuxième ligne de 33 ans, Darrel Dyer, arrivé en France en 2018 à Carcassonne, est contraint de mettre un terme à sa carrière professionnelle.
Ce sont les risques du métier. Les risques de ce sport de combat, de contact. Depuis plusieurs années maintenant, au rugby, les commotions cérébrales sont mises de plus en plus sur le devant de la scène. Surtout, les mesures pour les identifier, surveiller, déclarer, soigner, … sont de plus en plus nombreuses avec le temps. Le Racing Club Narbonnais ne déroge pas à la règle. Et comme plusieurs joueurs professionnels, contraint de mettre un terme à leur carrière professionnelle plus tôt que prévu, le club orange et noir voit l’un de ses joueurs devoir suivre ce chemin difficile.
Il n’y a pas de pilule magique pour aller mieux.
À 33 ans, Darrel Dyer doit raccrocher les crampons sur une décision médicale. « J’ai vu le neurologue, deux fois, on a fait des examens. Finalement, il m’a dit que par rapport aux commotions que j’ai eues, les symptômes, c’est dangereux de continuer. Il a été formel, une contre-indication. Je n’avais donc pas le choix », explique le deuxième ligne né en Angleterre.
C’est pour cette raison, que le lundi 30 juin, lors de la reprise de l’effectif professionnel du Racing, Darrel Dyer n’était pas présent au milieu de ses coéquipiers narbonnais. Après 18 ans à tout donner pour le ballon ovale, sa passion, son métier, l’imposant deuxième ligne n’a plus l’aptitude pour jouer au rugby. « Mon corps s’est abîmé. Mon épaule, mon genou, mes cervicales, cela peut se soigner. Mais avec le cerveau, il n’y a pas de pilule magique pour aller mieux », concède-t-il.
Darrel Dyer aura marqué sa carrière de son sourire, sa joie de vivre, son esprit guerrier, un vrai combattant. Partout où il est passé, que ce soit en Angleterre à Bedford ou Hartpury, à Carcassonne quand il est arrivé dans l’hexagone (59 matches de Pro D2), à Valence Romans avec qui il a accroché une montée en Pro D2 en 2023 (38 matches de Nationale, 12 de Pro D2) et enfin avec Narbonne la saison dernière avec qui il a vécu de belles émotions (19 matches, dont 11 comme titulaire).
En pleine réflexion pour « sa deuxième vie »
« Ç’a été dur d’apprendre cette nouvelle. Je pense que même jusqu’à maintenant, je n’ai pas vraiment réalisé que le rugby, c’est fini. Je pense que ça va prendre du temps. Maintenant, ma priorité est ma santé, ma tête », nous a confié Darrel Dyer au cours d’un long entretien poignant.
Désormais, il est en pleine réflexion pour « sa deuxième vie », celle de l’après-rugby. Mais une chose est sûre, le ballon ovale est chevillé à son corps, et nul doute qu’il devrait en rester très proche.
L’intégralité de notre entretien avec Darrel Dyer sera à retrouver en fin de journée sur notre site internet, et dans votre édition de L’Indépendant de ce vendredi 18 juillet.