Le futur chancelier allemand a répété sa position résolument favorable à l’usage des missiles à longue portée sur le théâtre russo-ukrainien. Ses déclarations tranchent avec les réticences affichées par son prédecesseur, Olaf Scholz, qui avait toujours refusé de telles livraisons.

(illustration) ( AFP / SEBASTIAN PIEKNIK )

(illustration) ( AFP / SEBASTIAN PIEKNIK )

« L’armée ukrainienne doit sortir de sa position défensive ». Dans le cadre d’un entretien accordé à la chaîne ARD diffusé dimanche 13 avril, Friedrich Merz a clamé son soutien à Kiev face à l’agression russe,

se disant ouvert à une extension de l’aide allemande au domaine sensible des missiles à longue portée Taurus.

Cet armement a été réclamé plusieurs fois sans succès par l’Ukraine auprès des autorités allemandes au cours des dernières années, les demandes de Kiev s’échouant sur les craintes « d’escalade » du gouvernement d’Olaf Scholz. Désormais, le changement de tête à la chancellerie laisse augurer un changement de doctrine en la matière.

« Cela doit être coordonné et si c’est coordonné, alors l’Allemagne devrait y participer »

Le futur chancelier Merz a ainsi ouvert la porte à des livraisons de missiles de croisière Taurus, capables de frapper en profondeur, loin de la ligne de front.

Cet armement sol-air de conception germano-suédoise dispose d’une portée maximum de 500 kilomètres,

supérieure aux Scalp/Storm Shadow franco-britanniques déjà utilisés par les forces ukrainiennes.

« J’ai toujours dit que je ne le ferais qu’en accord avec les partenaires européens », a-t-il dit en réponse à une question sur le sujet.

« Cela doit être coordonné et si c’est coordonné, alors l’Allemagne devrait y participer »,

a commenté Friedrich Merz. Selon lui, « l’armée ukrainienne doit sortir de sa position défensive. Elle ne fait que réagir ».

Le futur chancelier allemand a par ailleurs dénoncé dimanche le « grave crime de guerre » commis par la Russie à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, où un bombardement a fait au moins 34 morts, la frappe la plus meurtrière sur une zone civile depuis des mois. « C’est un acte perfide (…) et c’est un crime de guerre grave, délibéré et voulu », a déclaré le chef du parti conservateur qui prendra début mai la tête du nouveau gouvernement allemand.

L’Allemagne a été le deuxième fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine, après les États-Unis, depuis le début de l’invasion russe.