Paris a son triangle d’or des bijouteries, du côté de la place Vendôme. Nous, à Rennes, on préfère l’or noir. Ce gisement, qui aiguise les sens et affole les papilles, se situe au cœur du « quartier gourmand » de Rennes, à proximité des halles centrales, dans un triangle équilatéral de 80 m de côté.

Autour de l’axe principal de la rue de Nemours, il est formé de trois extrémités constituées de chocolateries parmi les plus réputées de la capitale bretonne : Maison Coupel, Yvan Chevalier et La Fée Cabosse. Si l’on ajoute l’Atelier du chocolat, à quelques dizaines de mètres, on arrive à un quadrilatère un peu biscornu. Mais qui atteste d’une impressionnante densité de chocolateries à Rennes.

Selon nos calculs, elle serait de quatre au kilomètre carré sur l’ensemble de l’hypercentre (1,62 km²). Sans compter les enseignes qui ont plusieurs boutiques (Maison Bouvier, Le Daniel…) dans le centre ou dans le reste de la ville.

Couverture Mensuel Rennes

Comment expliquer une telle profusion ? Pour Laurent Le Daniel, pâtissier-chocolatier rennais, c’est l’ensemble de la Bretagne qui est un terreau favorable. « Le système de formation a énormément évolué depuis vingt ans, avec des formations spécialement dédiées. La Cité des métiers de Ploufragan est ainsi le centre le plus reconnu dans l’Ouest. Quelques-uns des meilleurs chocolatiers français sont incontestablement bretons. »

Par exemple, Yvan Chevalier. L’homme, qui a appris le métier au lycée Louis-Guilloux à Rennes, est aujourd’hui une star au Japon. En 2019, il a été élu Meilleur ouvrier de France.

Rennes peut aussi compter sur des lignées de chocolatiers. La Maison Coupel sévit depuis « trois générations » dans la capitale bretonne. Tout comme la Maison Daniel au décor à l’ancienne, installée sur les quais depuis 1987. Voici notre sélection.

Yvan Chevalier

Rennais pur beurre (de cacao), Yvan Chevalier est une icône au Japon. À Rennes, l’artisan a aussi ses fans. Même si les clients sont rarement devant la boutique à 5h du mat’, comme à Tokyo.

La Fée Cabosse

La cabosse, c’est la coque enrobant les fèves de cacao. Fine comme une aile de fée. Ou comme les palets, spécialités de la maison installée à Rennes depuis 1999. Des ganaches sont aussi proposées.

Durand

Ne pas se fier aux apparences. Derrière chaque ganache aux contours identiques, se cache une saveur différente, identifiable par un numéro. Un concept éprouvé depuis 1987 par cette institution rennaise.

Le Daniel

Et une et deux et trois et quatre et cinq boutiques. Après sa première ouverture en 1998, le pâtissier a essaimé dans toute la ville. Et inscrit son nom dans le palmarès des meilleures chocolateries.

L’Atelier du chocolat

Marre du sempiternel bouquet de fleurs ? L’Atelier du chocolat propose des bouquets de chocolats. Lancée en 1951 à Bayonne, au Pays basque, l’enseigne a essaimé dans toute la France.

Maison Bouvier

Née à Rennes en 1990, la Maison Bouvier est célèbre pour ses macarons, ses pâtisseries, mais aussi ses chocolats. L’enseigne détient aujourd’hui trois boutiques à Rennes et une à Saint-Malo.

Garandel Grégoire

Créée à Niort par Pierre Garandel, l’enseigne a déménagé à Rennes il y a trois ans sous la direction de Thibault Grégoire, son gendre. Elle est aujourd’hui une petite chocolaterie de quartier prisée des habitués.

Coupel chocolaterie

Coupel est une institution à Rennes « depuis trois générations ». Anaïs a repris le flambeau il y a huit ans. Pour les curieux, une verrière derrière le comptoir permet d’assister à la fabrication.

La Chocolaterie

De la plantation de cacao au Brésil à Saint-Grégoire, il y a 8 000 km et… zéro intermédiaire. L’enseigne finistérienne -qui compte onze magasins- est l’une des rares à gérer l’ensemble de la chaîne du chocolat.