Non, non, rien n’a changé. Les joueuses de l’équipe de France, bien briefées, s’évertuent à le répéter. « À partir du moment où nous n’avons encore rien gagné, nous ne pouvons pas être parmi les favoris de l’Euro. » Ce mercredi, c’est Delphine Cascarino qui l’avançait. Mais alors, qui est favori ?

La Suède, la belle cote

« Plusieurs équipes », glisse l’attaquante. « On ne donnera pas de nation », enchaîne sa coéquipière Maëlle Lakrar. Dans les faits, quatre équipes ont tout gagné pour l’instant dans le tournoi. La Norvège, qui n’avait sans doute pas le groupe le plus relevé, l’Espagne, attendue, la France et la Suède, peut-être la plus belle équipe pour l’instant, qui reste aussi sur une victoire 4-1 contre l’Allemagne.

Les Suédoises sont toujours aussi impressionnantes, ligne par ligne, avec de nombreuses joueuses ayant évolué dans le championnat français comme Blackstenius, Sembrant, Ilestedt, Jakobsson, Asllani. Cette dernière régale, à quelques jours de ses 36 ans, avec déjà deux passes décisives et un but. Leur adversaire en quarts, l’Angleterre, est néanmoins complètement réveillé, après son mauvais départ contre la France (défaite 2-1). Restant sur onze buts inscrits en deux matches seulement, les Anglaises, tenantes du titre, ont à nouveau des milieux de terrains (Toone, Stanway, Walsh) lumineuses.

L’Espagne comme attendu

La France n’est évidemment pas en reste et part favorite de son duel avec une Allemagne qui manque de confiance et d’idées pour l’heure. D’ailleurs, le quotidien suisse Blick place tout simplement les Tricolores en numéro 1 de leur «  ranking  » sur cet Euro. Si elles « s’effondraient mentalement » par le passé en cas de résistance, il semblerait que cette année, les choses « aient changé. » Le groupe affiche en effet une sérénité jamais vue auparavant.

Mais avec le recul, le favori numéro un reste le champion du monde espagnol. Non seulement Alexia Putellas est en train de réaliser une compétition exceptionnelle, mais la diversité dans la création offensive et le jeu collectif du groupe sont bluffants. Parmi les joueuses émergentes, Vicky Lopez, 18 ans. Douée des deux pieds, impressionnante à chaque fois qu’elle touche la balle, l’ailière est en route vers le titre de meilleure jeune de la compétition. En pointe, la clinique Esther est la meilleure buteuse du tournoi (1 but toutes les 39 minutes de jeu, 4 au total).

Attention malgré tout : leurs adversaires en poules, le Portugal, l’Italie et la Belgique n’étaient pas les plus téméraires et la défense peut parfois avoir du mal sur les ballons en profondeur. Les Espagnoles ont d’ailleurs encaissé trois buts, aucune sélection n’étant parvenue à aligner les clean sheets depuis le début du tournoi. Ce championnat d’Europe reste ouvert… pour quelques jours encore.