ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, SAUL LOEB / AFP
Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 16 juillet 2025, et le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell, au Capitole à Washington, le 24 juin 2025.
ÉTATS-UNIS – Comme à son habitude, il tergiverse. Donald Trump s’est étonné ce mercredi 16 juillet que Jerome Powell ait été nommé à la présidence de la Réserve fédérale américaine (Fed), oubliant apparemment qu’il était celui qui avait nommé cette personne « horrible », selon ses mots.
« J’ai été surpris, franchement, que Joe Biden l’ait nommé et ait prolongé son mandat », a-t-il déclaré. Cependant, c’est Donald Trump lui-même qui avait initialement nommé Jerome Powell à la tête de la Fed en 2017. À l’époque, le président américain avait salué Jerome Powell comme un rassembleur doté d’une approche « forte, stable et sage » de la gestion économique. Joe Biden l’a ensuite renommé en 2021.
Toute la journée, le républicain a soufflé le chaud et le froid sur l’avenir du président de la Fed, assurant réfléchir à le licencier avant de considérer la possibilité comme « très improbable ».
« Du mauvais boulot »
Lors d’un point presse à la Maison-Blanche, en présence du prince héritier du Bahreïn Salmane Hamad ben Issa Al-Khalifa, Donald Trump a jugé que Jerome Powell faisait « du mauvais boulot » mais assurant qu’il ne « parlait pas » de le licencier. Pourtant, il avait expliqué un peu plus tôt dans la matinée qu’il y réfléchissait, soulignant ensuite qu’il « n’écartait rien ».
Il s’agit d’une forme de rétropédalage de la part du président américain, qui avait fait part à des journalistes qu’il estimait que le coût de la rénovation des bâtiments de la Fed, à Washington, pouvait être « une raison pour justifier un licenciement ».
Les travaux ont en effet d’ores et déjà coûté 2,5 milliards de dollars, selon le Bureau de gestion et du budget (OMB) de la Maison-Blanche, Donald Trump y voyant une mauvaise utilisation de fonds fédéraux. « Je n’aurais pas imaginé qu’il allait dépenser 2,5 milliards de dollars pour construire une petite extension à la Fed », avait déclaré à la presse le président américain depuis la Maison-Blanche. « Est-ce une raison pour justifier un licenciement ? Je pense que ça peut l’être ».
« Il a dépensé nettement plus d’argent qu’il était censé le faire. Qui veut voir la Fed dépenser autant d’argent ? Elle est censée se réunir, dire ce que font les taux d’intérêts et quelques autres choses très faciles à faire », avait-il ajouté.
Selon la Maison-Blanche, le président américain a bien rencontré mardi soir des élus républicains afin de discuter avec eux du sujet du licenciement, une source précisant à l’AFP que le président réfléchissait à le faire, même si ce n’était pas imminent.
« Trop tard Powell »
Donald Trump reproche également depuis plusieurs mois à Jerome Powell, qu’il surnomme « Trop tard Powell », de ne pas avoir baissé les taux d’intérêts de la banque centrale alors que, selon lui, l’inflation n’est plus un problème.
« Je pense que c’est l’un des boulots les plus faciles du gouvernement. Vous venez une fois par mois, vous faites une déclaration à propos de l’état de l’économie et si vous augmentez ou abaissez les taux. C’est sans doute le boulot le plus simple que j’ai jamais vu », a déclaré le président américain.
La veille, il avait appelé la Fed à abaisser ses taux directeurs, actuellement situés dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 %, de trois points de pourcentage.
Selon l’indice CPI publié mardi, l’inflation s’est cependant de nouveau accélérée en juin, à 2,7 %, encore loin de l’objectif de 2 % de hausse de prix, prévu dans le mandat dans la banque centrale américaine. La Fed a maintenu ses taux inchangés depuis le début de l’année face à la persistance de l’inflation.