Noir, blanc, brun, toutes les couleurs de peau et des petits gilets fluos pour distinguer les gamins dans la cohorte de la foule: les jeunes avaient Tour de France au programme, mercredi, sur la onzième étape à Toulouse. Les enfants des centres aérés et des maisons de quartier ont pris le téléphérique de beau matin. Une cabine urbaine, qui donne l’impression de partir au ski, mais ne monte jamais que vers un centre hospitalier. Un voyage par câble, c’est presque la montagne. En haut, l’Alpe d’Huez semble avoir déménagé dans la quatrième – et bientôt troisième – ville de France.

La côte de Pech David est pour la première fois au parcours mais c’est déjà un chapitre grandiose. La côte et ses échappées, tels le Norvégien Jonas Abrahamsen (Uno-X), qui va gagner l’étape, et le Zurichois Mauro Schmid (Jayco-Alula), qui va finir deuxième. La foule par dizaines de milliers de personnes, la bière qui trempe au frais dans des seaux d’eau, des papys sur les fauteuils pliables, et donc, des colonies de vacances qui proposent «Tour» en activité, comme «cirque» le mardi ou «thème indien» en fin de semaine. Le moment est rare et achève de faire du Tour de France un événement vraiment populaire, vraiment relié au pays dont il porte le nom. Pour le dire sans circonvoluter, la journée de mercredi était exceptionnelle, car la foule traditionnellement très blanche comprenait, enfin, des Noirs et des Arabes.