l’essentiel
Depuis début juillet, la rue Pavée de Cransac-les-Thermes s’est dotée d’une nouvelle fresque. Signée Arnaud de Jesus Gonçalves, alias Arkane, elle représente une jeune femme dans un style médiéval revisité. Une œuvre commandée par Decazeville Communauté, qui poursuit le parcours permanent de street art lancé en 2019.

Avec ses habits d’inspiration médiévale et son cadrage serré, la jeune femme d’Arkane semble veiller sur la ville. Posée de face et le regard lointain, elle s’impose comme une figure protectrice de Cransac-les-Thermes. L’artiste montpelliérain, de son vrai nom Arnaud de Jesus Gonçalves, réalise des fresques depuis une quinzaine d’années. Cette fois-ci, il explique avoir puisé son inspiration dans la forme du bâtiment : « Quand j’ai vu le mur, ça m’a rappelé une forteresse. Je me suis inspiré de ça, des vieilles bâtisses autour, de la nature derrière. C’était évident. » Un déclic qui va permettre la naissance d’un portrait, à la croisée du médiéval et du contemporain, avec un mélange de symboles et de références.

La fresque d’Arnaud de Jesus Gonçalves.

La fresque d’Arnaud de Jesus Gonçalves.
DDM – T.W.

Connu pour ses portraits féminins, Arkane tire son style d’inspirations diverses : peinture classique, photo de mode ou jeux vidéo… Mais toujours avec le même objectif : « Ce que je cherche, c’est que ça donne envie de lever les yeux, que ça fasse plaisir aux gens du quartier. » Pour lui, le portrait est un moyen d’y parvenir : « C’est une façon de parler aux gens, c’est un style qui reste accessible. L’idée, c’est aussi de faire passer un message de paix et d’amour, sans besoin d’explication. »

Avant de se lancer sur le mur, il a réalisé une maquette numérique en atelier pendant 14 jours. Il lui a ensuite fallu une semaine de travail, entre projection des contours au vidéoprojecteur, préparation d’un nuancier d’une cinquantaine de teintes, puis peinture. « Je travaille à l’acrylique, je trouve ça plus vivant et plus chaleureux. »

Un art qui rassemble

Installée dans une ruelle calme, la fresque s’inscrit dans un parcours qui compte aujourd’hui plus d’une trentaine d’œuvres sur le Bassin decazevillois. « J’ai eu carte blanche, ce qui est toujours valorisant. Quand on m’appelle, c’est qu’on connaît déjà mon univers. »

L’artiste, qui vit à Montpellier, a à cœur de mettre en avant les territoires oubliés.

L’artiste, qui vit à Montpellier, a à cœur de mettre en avant les territoires oubliés.
DDM – T.W.

Mais pour l’artiste, le street art est aussi un moyen de créer du lien social : « Au début, on le fait pour soi, même pas pour les autres. Puis ça le devient parce que tu peins en extérieur. C’est une manière de rendre les gens heureux, même juste le temps de passer devant. »

Arkane a déjà peint aux quatre coins du monde : New York, Belgrade, Mexique… « À 23 ans, je suis parti à l’aveugle avec deux amis à New York, sans savoir si ça allait marcher. Les gens nous prenaient pour des fous, mais on a fini par peindre plusieurs murs et on est reparti avec 1 000 dollars ». Une expérience fondatrice : « On essaye d’apporter aussi quelque chose aux gens, d’égayer des lieux qui ne sont pas toujours valorisés. »