Méduses, anémones, raies… Un écosystème dont l’exploration est habituellement réservée aux plongeurs. C’est pourtant bien sur terre que l’on peut le découvrir grâce à l’exposition en origami de l’artiste Junior Fritz Jacquet, présente dans le nouveau centre des congrès du port de Nice jusqu’au 14 septembre.
Dans la pénombre du palais, les sculptures semblent convaincre les visiteurs. « On s’y croirait! Ça a dû demander du travail », sourit Rémi, accompagné de ses deux enfants. Il a, en effet, fallu un an et demi à l’artiste et une quinzaine de personnes pour la mettre au point avec environ dix tonnes de papier sulfurisé qui aurait dû être jeté à la poubelle. Corinne est venue découvrir les créations de l’artiste parisien avec son mari Emmanuel. « J’adore, c’est très esthétique, et aussi beau de loin que de près. Je pourrais rester assise des heures à contempler », s’émerveille-t-elle. À ses côtés, son mari est plus mitigé. « C’est sympa pour les enfants. Mais je préfère plonger que voir cela en papier », glisse-t-il.
10 euros par personne
Photo Cyril Dodergny.
Avant de contempler la beauté de l’exposition, à l’entrée, certains s’arrêtent et réfléchissent. « Je pensais que c’était gratuit », marmonne Maryse à son mari, en s’approchant du comptoir de billetterie tenu par l’office de tourisme. Car l’entrée coûte 10 euros par personne (5 euros pour les 5-14 ans). Maryse tente de négocier. « Il y a une réduction pour l’éducation ationale? Et avec le Pass musées? ». Réponses négatives du guichetier. « Cette exposition n’est pas intégrée dans le Pass musées qui offre la gratuité aux Niçois pour les musées et les expositions et le billet est à 10 euros. C’est trop cher! », regrette Patrick Allemand, le chef de file des socialistes niçois. D’autant que les 2000m² d’exposition sont rapidement parcourus: un tunnel, quelques îlots lumineux, et voilà déjà la fin du parcours. Un tarif qui a découragé Maryse et son mari de sortir leur portefeuille.
L’exposition était visible en région parisienne avant de rejoindre Nice dans le centre des congrès OcéaNice. Construit pour accueillir la conférence des Nations-Unies sur l’Océan, c’est la première fois qu’il réceptionne un évènement ouvert à tous.
Les premières impressions des Niçois dans le centre des congrès
Photo Cyril Dodergny.
Au détour des posidonies de papier, chaque visiteur y va de son commentaire sur le nouvel édifice. « Le bâtiment est fonctionnel, c’est bien. Et il y a le parking à côté, c’est pratique. Mais c’est un peu excentré, quand même », estime Rémi.
Monté au bout du port, l’endroit n’est pas accessible en voiture mais desservi par le tram. « Cet édifice a été payé avec nos impôts, donc c’est bien de le faire vivre. Il est beau, moderne. Mais Acropolis, c’était autre chose! C’était très laid de l’extérieur mais c’était top à l’intérieur, surtout au niveau de l’acoustique. Ce bâtiment ne peut pas compenser », estime Emmanuel.
« C’était un auditorium. Là, on est plus proches de l’entrepôt. Mais ça ne dénature pas trop le quartier, alors ça va. Simplement, je ne vois pas ce qu’ils vont pouvoir y faire, car il n’y a pas de hauteur sous plafond », analyse Corinne, sa femme.
Pour le moment, ce bâtiment qualifié de « semi-temporaire » a une durée officielle de trois ans. Un projet de loi a été adopté en conseil des ministres puis au Sénat au mois de mai. Il sera bientôt soumis au vote des députés à l’Assemblée nationale. S’il est adopté, le texte pourrait prolonger l’usage de l’édifice, au moins jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver des Alpes françaises 2030.
L’exposition est installée dans ce grand bâtiment préfabriqué. Photo Cyril Dodergny.